Agriculture – Mise en œuvre du P2-P2RS : Le Comité technique identifie les défis

Le Comité technique régional de coordination (Ctrc) du Projet 2 du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2-P2rs) a ouvert ses travaux hier à Saly Portudal. Cette réunion de trois jours, qui se déroule du 7 au 9 juillet 2025, vise à dresser le bilan des actions menées, identifier les défis et proposer des solutions durables pour renforcer la résilience des populations sahéliennes face aux aléas climatiques et à l’insécurité alimentaire. Les solutions concrètes à ces enjeux devraient être connues à la clôture du séminaire.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –
Le Projet 2 du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2-P2rs), malgré ses avancées, notamment au Sénégal, fait face à des défis. Marcel Traoré, Coordonnateur régional du programme de sécurité alimentaire et de nutrition pour le Cilss, représentant le Secrétaire exécutif, a relevé des disparités dans l’exécution. «Globalement, au niveau du décaissement, je pense que beaucoup de pays n’ont pas atteint d’abord 10%. L’idée vraiment, c’est de se mettre ensemble pour pouvoir aller d’une bonne voie, et après ça, pour pouvoir rattraper l’année qui est en cours», a déclaré M. Traoré, à l’ouverture des travaux du Comité technique régional de coordination (Ctrc) du P2-P2rs.
Cette réunion de trois jours, qui se déroule du 7 au 9 juillet 2025, vise à dresser le bilan des actions menées, identifier les défis et proposer des solutions durables pour renforcer la résilience des populations sahéliennes face aux aléas climatiques et à l’insécurité alimentaire. Les solutions concrètes à ces enjeux devraient être connues à la clôture du séminaire.
Relativement aux contraintes, Adamou Insa, Coordonnateur régional du P2-P2rs, a indiqué que «les principales difficultés que traverse le projet sont liées à la mise en place des sous-projets». Il explique que «la réalisation d’environ 210 infrastructures de mobilisation d’eau est prévue, mais les passations des marchés sont vraiment des goulots d’étranglement dans beaucoup de pays».
La réunion du Ctrc est donc cruciale pour harmoniser les approches et partager les bonnes pratiques. Le Sénégal, en tant que modèle d’exécution, devrait permettre aux autres pays de bénéficier de son expérience. M. Insa a insisté sur l’importance de ces échanges. C’est l’occasion, selon lui, «de faire la synergie d’action et surtout la complémentarité pour voir quelles sont les stratégies qui sont développées par les autres pays qui ont connu des avancées».
Le projet met également un accent particulier sur le développement des chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques, ainsi que sur les services climatiques. Comme l’a souligné Adamou Insa, «dans une zone où il pleut peu dans le Sahel, il serait nécessaire que la population soit informée régulièrement des pertes, des inondations, la quantité de pluie, et surtout, quand est-ce quelle peut semer pour pouvoir vraiment protéger les semis».
L’événement réunit les représentants du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), les équipes des coordinations nationales du projet, les secrétaires permanents des comités nationaux du Cilss des pays de mise en œuvre, ainsi que des représentants de la Banque africaine de développement (Bad) et de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Les participants espèrent que cette rencontre permettra d’accélérer la mise en œuvre des activités et d’atteindre les résultats escomptés pour renforcer la résilience des populations rurales du Sahel.
Le choix du Sénégal pour cette rencontre n’est pas anodin, le pays étant en avance sur la mise en œuvre du projet.
Le P2-P2rs est une initiative conjointe du Groupe de la Bad, du Cilss et de ses Etats membres, s’inscrivant dans une approche régionale à long terme de 20 ans, déployée par phases successives de cinq ans. Son objectif principal est d’augmenter durablement la productivité agro-sylvo-pastorale, d’améliorer les revenus tirés des chaînes de valeur et de renforcer les capacités adaptatives des populations face aux risques climatiques.
Actuellement mis en œuvre dans neuf pays (Burkina Faso, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Tchad), le P2-P2rs capitalise sur les acquis de la première phase (2014-2022).
Le Professeur Abdoulaye Dieng, Conseiller technique du ministère sénégalais de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, qui a présidé la cérémonie d’ouverture au nom du ministre Dr Mabouba Diagne, a souligné l’engagement de l’Etat du Sénégal. «Il s’agit d’un programme de grande envergure développé dans neuf pays. Nous espérons que les objectifs qui sont visés, qui visent à lutter contre l’insécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique, constituent quand même un défi majeur.»
abciss@lequotidien.sn