Pour que l’Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (Asiwa) soit beaucoup plus dynamique, les acteurs considèrent qu’il faudrait l’implication effective du secteur privé dans cette plateforme. Pour cela, le Coraf attend des recommandations et une feuille de route développées.

Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf) a jeté les bases de la dynamisation de l’Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (Asiwa). Pour une meilleure analyse de l’organisation et du fonctionnement de cette plateforme, le Coraf a réuni le jeudi dernier, environ 40 acteurs majeurs de l’industrie des semences.
«Nous attendons à l’issue de cette rencontre de deux jours, des recommandations pour le transfert d’Asiwa au secteur privé et un plan d’actions pour une forte adhésion et un engagement des entreprises régionales et internationales», a déclaré le coordonnateur du Coraf, Hippolyte Affognon.
Tel un leitmotiv, l’implication du secteur privé dans cette plateforme revient souvent dans les réunions relatives au secteur semencier. Lors de la dernière réunion du comité régional des semences d’Afrique de l’Ouest, toutes les voix y avaient convergé. A l’atelier sur le Partenariat pour la recherche, l’éducation et le développement agricoles (Paired) tenu les 9 et 10 avril 2019 à Dakar, cette question a été également au centre des débats.
Au Comité Permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), les experts souhaitent ainsi qu’il y ait un partage d’expériences, d’informations, afin qu’on puisse voir le rôle que le secteur privé peut y jouer. A ce propos, assure Modou Thiam, président de l’Union nationale interprofessionnelle des semences (Unis), le secteur privé a un très grand rôle à jouer dans le secteur semencier, quand on connaît sa mission d’apporteur de marchés.
Mais estime Ousmane Ndiaye, Directeur général de l’Association sénégalaise pour la promotion du développement par la base (Asprodep), le gouvernement devrait mettre en place un environnement incitatif, favorable pour le développement de l’industrie semencière en termes d’accès à des semences de première génération, de financement, de réglementation et en termes d’infrastructures. «Si toutes ces conditions sont réunies, il va sans dire que d’ici quelques années, l’Afrique va rattraper son retard», soutient M. Ndiaye.
Lancée depuis 2015, Asiwa a pour objectif de «promouvoir le partage d’expériences, la création de synergies fructueuses entre les acteurs du secteur semencier». Elle bénéficie du soutien de l’Agence des Etats-Unis pour le développement internatio­nal (Usaid), notamment la mission régionale pour l’Afrique de l’Ouest, à travers un nouveau programme dénommé Partenariat pour la recherche agricole, l’éducation et le développement (Paired), afin qu’elle puisse amorcer son envol définitif.
Le Coraf exhorte aussi les partenaires nationaux et régionaux, les ministères de l’Agriculture à poursuivre leur soutien à cette initiative pour qu’un système semencier national et régional efficace et dynamique soit mis en place.
Le coordonnateur assure que le directeur exécutif du Coraf ne ménagera aucun effort pour mettre toutes les compétences requises dans l’accompagnement de cette alliance.
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