Interpellé sur la réforme du franc Cfa, le Directeur national de la Bceao, Ahmadou Al Aminou Lô, a indiqué qu’aucune spéculation n’a été sentie au niveau de la banque. «Nous n’avons, à date, senti aucune spéculation. Nous sentons des interrogations, des besoins de savoir davantage ce qui a été fait», a expliqué Ahmadou Al Aminou Lô, à l’issue de leur réunion avec l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef). Rappelant les contenus des communiqués de la Bceao du 23 décembre 2019 et du conseil des ministres de l’Umoa du même mois décembre, M. Lô souligne que la réforme du franc Cfa vise à permettre aux économies de l’Union de se préparer pour l’Eco et jeter les bases de leur adhésion future au projet de monnaie unique de la Cedeao. A cet effet, des décisions avaient été prises. La première était relative au changement du nom de la monnaie, franc Cfa en Eco. Et précise-t-il, «le changement ne sera opéré que lorsque nous intégrerons la zone Eco». Concernant les deux autres décisions, le directeur évoque «l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la Bceao des ressources disponibles, le retrait de tous les représentants français des organes de décision et de gestion de l’Umoa». Cependant, dit-il, les chefs d’Etat ont souhaité maintenir le taux de change fixe par rapport à l’Euro. «Tant que c’est entre nous, il n’y a pas de raison d’aller vers autre chose. Nous restons dans notre parité pour surtout assurer la stabilité monétaire, qu’il n’y ait pas d’inflation. Des changements brusques ça ne se fait pas», martèle. M. Lô qui ajoute que la conservation de la garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France est une garantie presque jamais utilisée. Et de rassurer : «Il est évident que le jour où l’Eco devra démarrer, ce sera sur un taux de change flexible. Mais tout ceci fera l’objet d’un processus qui sera suivi de façon orthodoxe. En attendant, les décisions actées le 21 décembre à Abidjan, n’affectent en rien l’usage du Cfa par les populations et les entreprises. Tant qu’il n’y a pas Eco ça s’appelle franc Cfa, tant qu’il n’y a pas Eco c’est l’Uemoa avec le dispositif actuel, mais nous avons tenu à préparer cette future adhésion, à laisser tomber quelques symboles, mais à garder le fondement qui le permet et qui permet de rassurer les partenaires».