Gérant d’agence au Crédit mutuel du Sénégal de Sébikotane, Ahmadou Sarr est accusé de détournement de plus de 41 millions de francs Cfa. Le Cms lui réclame la somme de 50 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. A la barre, le prévenu a reconnu les faits. Mais il n’était pas en mesure de chiffrer le montant du préjudice causé à son employeur. «J’ai donné l’argent à un marabout qui a abusé de pouvoirs mystiques pour m’atteindre», a-t-il servi comme justificatif de son acte. M. Sarr n’a jamais nié les faits qui lui sont reprochés. D’ailleurs, sentant les conséquences de la gravité des faits, il avait abandonné son poste. Et dans une lettre adressée à ses supérieurs, il explique qu’il a été envoûté par un charlatan. Mais selon le procureur, le mis en cause n’a pas apporté de faits justificatifs. Pour le représentant du ministère public, le faux et usage de faux en écriture privée de banque est établi, parce que le prévenu émettait des bordereaux qu’il signait lui-même à la place du client. Pour le délit d’abus de confiance, le procureur estime aussi que les faits sont constants du moment où l’employé était lié à la société par un contrat de travail et c’est en vertu de ce contrat qu’il a commis des détournements. Ainsi, pour la peine, il a requis 18 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 1 million de francs Cfa.
L’avocat de la partie civile a révélé que c’est à la suite de plusieurs missions que la malversation a été provisoirement établie à plus de 41 millions de francs Cfa. «Scientifiquement, on ne peut pas prouver cela, mais il faut tenir compte de cette réalité qui est dans notre société. C’est un délinquant primaire. Il a écrit une lettre à ses supérieurs pour reconnaître les faits. Tout ce que nous demandons, c’est la compréhension du prévenu», défend l’un des avocats de Ahmadou Sarr. La défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le sort du prévenu sera fixé par le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar le 29 août prochain.
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