La situation pastorale est très alarmante dans la zone sylvo-pastorale. Un constat que le secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales a partagé avec les services déconcentrés de son département. Dans cette partie du pays, indique-t-il, les éleveurs sont confrontés à une crise pastorale liée au déficit pluviométrique et aux changements climatiques. Du coup, des problèmes d’alimentation du bétail et même de soutien de leurs propres familles se posent. Les éleveurs, pour sauvegarder leur bétail, parcourent des kilomètres pour se retrouver au centre et même au sud-est du pays à la recherche de pâturages. Il s’y ajoute que cette année notre pays a reçu beaucoup d’animaux venant de la Mauritanie. «Plus de 100 mille sujets sont entrés dans le pays. Depuis plus d’une vingtaine d’années, une telle situation ne s’est jamais produite», témoigne Mamadou Ousseynou Sakho, secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales.
Mais comment peut-on manquer de pâturages et accueillir plus de 100 mille têtes de bétail appartenant à un autre pays ? Le secrétaire général du ministère répond et souligne qu’on ne peut pas laisser ce bétail parce qu’il est condamné. Il explique que ces animaux ne sont pas dans la zone nord, mais sont présents dans le Bakel. A l’en croire, le Sénégal ne peut pas fermer la porte à ce bétail, car d’une certaine manière, «notre pays est dépendant de ces animaux, car il n’est pas autosuffisant en moutons, surtout durant la période de Tabaski», tente-t-il d’expliquer. Heureusement, relève-t-il, les éleveurs sénégalais ont été très solidaires et ont accueilli leurs collègues de la Mauritanie sans grande difficulté dans la plupart des zones.
Pour M. Sakho, la difficulté n’est pas le fait d’autoriser l’entrée du bétail mauritanien dans notre pays. Le problème est d’aider les éleveurs sénégalais à être résilients, surtout dans un contexte de crises pastorales récurrentes.
C’est d’ailleurs l’objet de la formation des formateurs en approche Legs (Normes et directives pour l’aide d’urgence en élevage). Cette rencontre prévue du 28 mai au 2 juin regroupe une trentaine d’agents du ministère qui se déploient sur le terrain. La formation vise à les outiller pour bien appréhender les difficultés des éleveurs et pouvoir l’évaluer de manière exhaustive, l’exprimer de manière audible et compréhensible, afin de dérouler les actions.
«Que faire pour prévenir ces crises ? Quelles sont les activités à mener pour développer une forte résilience chez les éleveurs ? Qu’est-ce qu’il faut faire en cas de crise et après la crise» ? Autant de questions que cette session de formation se propose de donner des réponses, des outils qui répondent aux normes internationales.
Cette formation entre dans le cadre du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps) qui appuie l’élaboration d’un Plan national de formation sur les Normes et directives pour l’aide d’urgence à l’élevage (Legs).
En attendant l’impact de cette formation, le secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales a plaidé pour le maintien du fonds qui, depuis 2012, a permis aux éleveurs d’être plus résilients. Ce mécanisme, selon M. Sakho, avait permis de subventionner les éleveurs durant les moments de crise.
ndieng@lequotdien.sn
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