Alerte – Le Sahel face à une menace d’insécurité alimentaire aiguë : Le temps des actions

L’insécurité alimentaire menace plus d’une cinquantaine de millions de personnes dans le Sahel. C’est ce que l’on tire des propos de Mame Mory Diagne, Conseiller technique du ministre de l’Environnement et de la transition écologique. Ce dernier présidait hier l’atelier de clôture de la phase I de l’Obapao, tenu du 25 au 27 juin.Par Amadou MBODJI –
Le Sahel est confronté à une crise alimentaire majeure, avec des millions de personnes menacées entre juin et août 2025. S’y ajoutent les effets du changement climatique qui pourraient entraîner une baisse des capacités de pêche d’ici 2050 qui vont impacter négativement des personnes vivant de la pêche artisanale. «Plus alarmant encore, selon le Pam, entre juin et août 2025, plus de 52 millions de personnes pourraient basculer en situation d’insécurité alimentaire aiguë, si les mesures adaptées ne sont pas mises en place, principalement au Sahel», fait savoir le Colonel Mame Mory Diagne, Conseiller technique du ministre de l’Environnement et de la transition écologique, hier, lors de la clôture de l’atelier de la phase I de l’Obapao tenu du 25 au 27 juin 2025. «Cette situation est exacerbée par les effets du changement climatique, qui pourraient entraîner une baisse de 26% des capacités de pêche d’ici 2050, affectant directement 7 millions de personnes vivant de la pêche artisanale», ajoute le Conseiller technique du ministre de l’Environnement.
L’Afrique de l’Ouest est riche en biodiversité, avec des écosystèmes variés tels que les forêts guinéennes et les mangroves qui couvrent plus de 22 000 km², soit 15% des mangroves mondiales. Cependant, cette biodiversité est gravement menacée par la déforestation, l’exploitation non durable des ressources et le changement climatique.
En tout cas, la résolution de la crise de la biodiversité ne pourra se faire sans une politique basée sur des données chiffrées fiables. C’est ce qu’a réussi l’Observatoire pour la biodiversité et les aires protégées en Afrique de l’Ouest (Obapao), mis en place dans le cadre du programme Biopama, avec la création d’une base de données documentaires, avec plus de 700 documents produits au niveau sous-régional. A cela s’ajoutent le renforcement des capacités des pays de l’Afrique de l’Ouest pour la collecte et la mise à jour des données sur les aires protégées, la production d’un rapport sur l’état des aires marines protégées en Afrique de l’Ouest et la signature d’un protocole d’accord par une dizaine de pays pour soutenir l’observatoire. La rencontre est organisée par le ministère de l’Environnement et de la transition écologique du Sénégal, le Consortium Obapao composé du Centre de suivi écologique (Cse), du Réseau régional d’aires marines protégées en Afrique de l’Ouest (Rampao), du Regional marine centre (Rmc) de l’Université du Ghana et du Centre régional agrhymet (Cra).
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