Au lendemain de l’incarcération de Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, autre ancien Premier ministre de Abdelaziz Bouteflika, a été placé peu avant 15h sous mandat de dépôt par un juge d’instruction de la Cour suprême, dans le cadre de vastes enquêtes sur des soupçons de corruption et de dilapidation de biens publics.
Arrivé dans la matinée au siège de cette institution, Abdelmalek Sellal, 70 ans, a été longuement auditionné par un juge d’instruction de la Cour suprême qui a ordonné sa mise en détention provisoire dans le cadre d’enquêtes sur des soupçons de corruption, de dilapidation de biens publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges.
Le dossier de Abdelmalek Sellal faisait partie d’un ensemble de 11 autres dossiers d’anciens hauts responsables politiques, parmi lesquels Ahmed Ouyahia, Amara Benyounès ou Amar Ghoul, qui ont été transmis à la Cour suprême. Belkacem Zeghmati, le nouveau procureur de la Cour d’Alger à l’origine du mandat d’arrêt contre Chakib Khelil en août 2013, avait remis fin mai à la Cour suprême les dossiers judiciaires de ces dirigeants en vue d’une instruction. Ayant tous été membres du cercle présidentiel, ils sont poursuivis dans le cadre «d’enquêtes préliminaires effectuées par la gendarmerie concernant des faits à caractère pénal», plus particulièrement «pour des faits punis par la loi relative à la conclusion de marchés publics et de contrats contraires à la réglementation et les lois en vigueur».
Un pilier du système Bouteflika
Membres de tous les gouvernements entre 1999 et 2017, Premier ministre entre 2012 et 2017, Abdelmalek Sellal a été un des piliers du système de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, dont il était particulièrement proche. Alors que Bouteflika se remettait difficilement de l’Avc dont il a été victime en 2013, Sellal a été fortement pressenti pour prendre sa succession, avant que l’ex-chef de l’Etat ne décide finalement de briguer un quatrième mandat.
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