ALGÉRIE – Convocation du corps électoral le 15 septembre : Le forcing de Gaïd Salah
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Sans tenir compte des formes les plus élémentaires exigées par une Constitution – certes désuète – et ne laissant pas le choix au chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, le patron de l’Armée impose l’agenda politique et fixe les règles du jeu.
En effet, lors d’un discours prononcé devant les troupes dans la 4e Région militaire de Ouargla, Ahmed Gaïd Salah n’a pas fait dans la nuance : «Nous considérons qu’il est opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant, et que l’élection présidentielle puisse se tenir dans les délais fixés par la loi.»
Il recommande d’installer «rapidement une instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance des élections, qui supervisera toutes les étapes du processus électoral». Il suggère même la révision de «quelques textes de la loi électorale pour s’adapter aux exigences de la situation actuelle, et non pas une révision totale et profonde qui toucherait tous les textes, tel que revendiqué par certains, ce qui prendrait beaucoup de temps».
Ses récurrentes interventions n’ont pas, en effet, été suivies d’actes concrets par la présidence de la République. L’effacement du chef de l’Etat de la scène, confiné dans un silence mystérieux, peut être interprété comme un repli tactique pour rendre inopérante l’option décidée par le chef d’état-major. Abdelkader Bensalah cherche-t-il à «compliquer» les choses pour le vice-ministre de la Défense en ne faisant justement rien ?
Gaïd Salah le laisse entendre dans son discours d’hier, lorsqu’il évoque l’existence au sein des institutions de l’Etat de relais de la «bande» (le clan de Bouteflika) qui vraisemblablement bloqueraient la démarche d’organisation de l’élection présidentielle : «Elle (la bande) n’a pas hésité à conspirer secrètement et en public en s’appuyant sur ses acolytes disséminés dans les structures des différentes institutions, lesquels ont eu pour mission d’entraver l’action du gouvernement et des institutions de l’Etat, et créer une situation d’impasse.»
Avec El Watan