Au neuvième vendredi de contestation, la mobilisation ne faiblit pas en Algérie. Hier, le quadrillage de la capitale Alger n’a pas empêché les manifestants de lancer des slogans hostiles aux acteurs principaux du système dont ils réclament toujours le limogeage. Même le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (Anp), Ahmed Gaïd Salah, n’a pas été épargné.

La rue n’est pas encore prête de céder en Algérie. Elle rejette en partie l’initiative lancée par le Président par intérim, Abdelkader Bensalah, dont le départ est toujours réclamé par les manifestants. Celle-ci réunit des partis d’opposition et des membres de la société civile pour une grande consultation prévue lundi prochain. D’autres manifestants exigent que des personnalités politiques proches du régime de Abdelaziz Bouteflika fassent l’objet d’un jugement, notamment sur les affaires de corruption.
La mobilisation de ce vendredi est un signe que les autorités n’ont pas convaincu les manifestants. Cette semaine encore, il n’est donc pas exclu que la mobilisation se poursuive.
Il a été fait état dans la soirée d’hier du décès d’un manifestant de 23 ans qui a succombé suite à ses blessures à l’hôpital Mus­tapha Pacha. Cette personne avait été blessée la semaine dernière lors de la manifestation à Alger.
Il faut souligner que la journée de manifestation d’hier n’a pas été émaillée d’incidents dans la capitale algérienne. Malgré le quadrillage de la ville par les Forces de sécurité qui ont empêché l’accès au tunnel des facultés, devenu un lieu symbolique des manifestations.

Gaïd Salah, cible
des manifestants
Le général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (Anp), n’a pas été épargné par les nombreux manifestants. Ces derniers ont scandé : «Sorry, sorry Gaïd Salah. Ce Peuple n’est pas dupe. Il dit : ‘’il faut qu’ils partent tous’’». «Le Peuple veut qu’ils s’en aillent tous» et «C’est notre pays et on fait ce que l’on veut» étaient aussi des slogans qu’on pouvait entendre hier à Alger. En plus de n’avoir pas faibli, la contestation a réclamé le départ des symboles du système (Ben­salah, Bedoui, Ouyahia, Sidi Saïd, Bouchareb), comme elle proclame le rejet de la Présidentielle du 4 juillet prochain.
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