Nommé sélectionneur de l’Algérie mercredi, Rabah Madjer a été présenté à la presse ce jeudi. L’occasion pour l’ancien buteur de répondre à ses détracteurs, lui qui n’a plus entraîné depuis 2006. Le Ballon d’Or africain 1987 a également rassuré les joueurs évoluant en Europe. Le tout avec un certain sens de la formule !

– La situation de la sélection

«Cette Equipe nationale a mal. Ça se passe dans la tête, pas à l’entraînement. (…) On ne va rien changer, le changement radical nous coûterait très très cher. Je ne changerai pas grand-chose pour le match du Nigeria (10 novembre, Ndlr), mais ensuite on se déplacera dans les stades pour superviser.»
«Je ne veux pas tomber dans le piège de sélectionner pour sélectionner. On choisira des gladiateurs qui se donneront à fond pour cette équipe. Si un joueur entre en sélection, vous pouvez être sûr que ce sera avec mon avis et celui du staff, sinon je suis même prêt à quitter mon poste.»

– L’avantage du technicien local
«En tant que staff, on est disponible, on est là en Algérie chaque fois que les joueurs ont besoin de nous et c’est l’avantage du technicien local. Ça n’a pas marché avec les techniciens étrangers, parce qu’il y a beaucoup de facteurs négatifs. On ne peut pas préparer une équipe sans être disponible pour elle.»

– Les critiques
«Le talent ne s’oublie jamais. Regardez le Bayern Munich qui n’a pas oublié Jupp Heynckes qui est resté loin des terrains pendant 5 ans. Ils ne sont pas fous ces dirigeants. (…) J’ai publié mes diplômes, un de la Fédé algérienne, un d’éducateur du ministère de la Jeunesse et des sports et une attestation de Clairefontaine signée par Aimé Jacquet. Les diplômes servent pour les archives. Pour moi, le meilleur diplôme c’est le vécu. Allez sur YouTube, vous ne verrez pas mes diplômes mais mes exploits. (…) Comme consultant, je suis devenu entraîneur dans les studios. J’ai beaucoup appris du terrain grâce aux studios.»

– Les professionnels évoluant en Europe
«J’ai toujours encouragé le joueur local mais ce n’est pas pour ça que je vais enlever tous les professionnels pour intégrer les locaux. Ils ont toujours été disponibles mais il ne faut pas se montrer ingrat avec eux. Nous allons leur remonter le moral et leur montrer qu’on va faire du changement en bien.»
«En toute modestie, je suis le premier entraîneur à avoir ramené des joueurs professionnels évoluant à l’étranger. (…) Je n’ai de problème avec aucun joueur. La preuve, je me suis déplacé à Porto et Leicester pour remettre des prix à Brahimi et Mahrez. Mes propos ont souvent été déformés parce que certains n’aiment pas que je sois consultant. (…) Les joueurs locaux ont été marginalisés pendant des années, il faut progressivement leur ouvrir la porte. Un bel avenir nous attend.»

– Ses échecs en 1995 et 2002
«Je n’ai aucune revanche à prendre. En 1994, je n’avais que mon expérience de joueur pour coacher. Je n’ai jamais dit non à la Sélection nationale. J’ai choisi mon pays par rapport à l’Europe, je ne pense pas que beaucoup l’auraient fait. En 2002, on avait fait match nul avec la Belgique qui a battu la France championne du monde ensuite. On aurait fait de belles choses mais on sait comment cela s’est terminé…»
«A chaque fois que je passe par l’Equipe nationale, je rencontre beaucoup de problèmes car on essaie de vous imposer des joueurs ou autres et quand vous refusez, on vous met des bâtons dans les roues.»
Avec Afrik-foot