Algérie – Visite de Jean-Yves Le Drian à Alger : Pour renforcer les relations bilatérales et évoquer des dossiers sensibles

La visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères français n’avait pas été annoncée. Jean-Yves Le Drian a rencontré le Président Abdelmadjid Tebboune, en présence de son homologue algérien, Ramtane Lamamra. En effet, ce déplacement de Jean-Yves Le Drian à Alger s’inscrit, selon Paris, dans la continuité de celui de décembre dernier, qui avait engagé les discussions pour relancer les relations bilatérales et dans la perspective de réactiver le Comité intergouvernemental de haut-niveau (Cihn) entre les deux pays, qui ne s’est pas réuni depuis 2017. Donc, c’est le deuxième déplacement du diplomate français à Alger en 5 mois, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays. Et depuis, les relations entre l’Algérie et la France ont traversé une forte période de turbulence, notamment en automne 2021, suite aux déclarations du président Emmanuel Macron sur le système algérien et la colonisation.
Après cet épisode, il ne restait plus qu’à consolider le dégel. Une fois de plus, c’est le chef de la diplomatie française qui s’est attelé à la tâche. Jean-Yves Le Drian a souligné le caractère «indispensable» de la coopération entre la France et l’Algérie pour la stabilité de la région. «Nous faisons aussi face à des défis régionaux, au premier rang desquels le terrorisme. Notre coopération dans le domaine de la sécurité et pour la stabilisation de notre environnement régional est donc indispensable, en Méditerranée comme en Afrique», a-t-il déclaré à l’issue d’entretiens avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et le Président Abdelmadjid Tebboune. «L’évolution de la situation au Sahel et l’impératif de relancer le processus de transition en Libye en soulignent la nécessité», a-t-il ajouté. Selon Le Drian, les discussions avec le Président Tebboune autour de ces «dossiers sensibles» ont lieu dans la «confiance» et «l’esprit de solidarité», qui sont la base de leur partenariat.
La guerre en Ukraine et le gaz
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a en outre évoqué lors de cette visite, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, soulignant que ce conflit avait «des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l’Algérie».
L’Algérie, exportatrice gazière de premier plan, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie. Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine, se sont tournés vers l’Algérie, par ailleurs une alliée de Moscou, mais Alger ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. L’Algérie a signé lundi un accord pour augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie via le gazoduc Transmed transitant par la Tunisie.
Par Ousmane SOW