La première édition des Nocturnes de Dakar a été clôturée le mardi 1er juin, après une semaine d’activités culturelles. Cet évènement, qui a été organisé par les Productions artisti­ques et culturelles d’Afrique (Pacaf), adminis­trées par le journaliste culturel, Alioune Diop, rentre dans le cadre de la Journée mondiale de l’art et celle internationale du jazz qui ont été conjointement célébrées à la Galerie nationale d’art de Dakar avec une prestation musicale, une projection de film et une exposition des œuvres de l’artiste Baye Mballo Kébé.Par Ousmane SOW

– C’était le baptême du feu des Nocturnes de Dakar- Les soirs du jazz et des beaux-arts. «Les nocturnes de Dakar intègrent un programme triennal que l’on a intitulé : initiative art et culture en mouvement et qui comprend deux festivals de cinéma : la commémoration du mois de l’histoire noire mais aussi, la journée internationale de la télévision», a expliqué Alioune Diop. En effet, cette première édition des Nocturnes de Dakar-Les soirs du Jazz et des beaux-arts a été décalée jusqu’au mois de mai à cause de la crise sanitaire. «On avait retenu la période du 21 au 31 mai 2021, pour fusionner le Jazz et les arts en termes d’exposition, de concert et de projection de film mais avec le ramadan et le Covid-19, on a dû décaler ça», justifie-t-il. Selon lui, cet évènement, au-delà d’enrichir l’agenda culturel national, se veut innovant à travers une programmation artistique, du cinéma et des beaux-arts. Et les œuvres de Baye Mballo viennent essentiellement renforcer l’acquis qui existait déjà. Par ailleurs, il affirme que le choix de l’artiste, Baye Mballo, n’est pas fortuit puisque c’est quelqu’un qui écoute le jazz, même quand il peint. «Le Jazz a toujours influencé le travail de Baye Mballo. Et nous voulons consolider cet acquis et renforcer l’ambiance jazz ici à Dakar», a-t-il déclaré. Et de poursuivre que «le Jazz a sa place dans les maisons. Mais malheureusement, c’est un ghetto. On en a fait une affaire de personnes âgées. Ce n’est pas normal, les jeunes peuvent écouter du jazz», a-t-il lancé.
De la musique, de la danse, une projection de film et l’exposition d’une cinquantaine de dessins, d’affiches de cinéma réalisés par l’artiste, Baye Mballo Kébé, c’est ce qui a marqué la soirée du 31 mai à la Galerie nationale d’art de Dakar. L’artiste Baye Mballo Kébé, qui fait partie des rares artistes à travailler sur la musique jazz, a un peu expliqué comment, en quelques années, certains quartiers de Chicago se sont peuplés de centaines de milliers de migrants noirs qui ont apporté avec eux leurs traditions musicales de blues et de Memphis, la guitare électrique. L’histoire de Baye Mballo Kébé avec le jazz commence depuis les années 1950, quand il était encore tout petit. «Je suivais mes aînés qui allaient jusqu’à l’île de Gorée danser au rythme de cette musique. Donc c’était le début et j’ai hérité même des disques de mon frère. Mais réellement, j’ai découvert le jazz en Europe», raconte-t-il. Toutefois, il affirme qu’il n’est pas un peintre proprement dit. «Je suis archéologue et technicien de musée. Donc je connais pas mal d’œuvres d’art, parce que je suis diplômé du Louvre de Paris. J’ai appris beaucoup de techniques à l’école des beaux-arts. Donc, il n’y a pas de technique que je ne maîtrise pas», renchérit-il. L’exposition a été clôturée par un concert animé par la chanteuse et joueuse de kora guinéenne, Hadja Kora, et son orchestre.
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