Les Ong Human rights watch (Hrw) et Trial international (Ti) ont, lors d’une conférence de presse présidée hier par Alioune Tine, fait savoir que les «résultats de l’enquête menée par les deux Ong sur les violences sexuelles commises par Yahya Jammeh lui-même ont abouti à la conclusion selon laquelle l’ex-chef de l’Etat gambien a profité de sa position et avait mis en place un système très sophistiqué, mobilisant les ressources de l’Etat, pour faciliter ses initiatives visant à commettre des abus sexuels». Et poursuivant son propos, Read Brody note que certaines jeunes femmes touchaient un salaire d’Etat et travaillaient dans le Protocole présidentiel. «Ces femmes recevaient de l’argent et des cadeaux de Jammeh qui leur également promettait des bourses d’études et d’autres privilèges à condition qu’elles aient des relations sexuelles avec lui», a confié M. Brody aux journalistes, en présence de deux des victimes du prédécesseur de Adama Barrow à la State House (Palais présidentiel de la Gambien). Pour leur part, Toufah Jallow et Fatou­mata Sandeng ont raconté l’une après l’autre les faits dans une forte émotion qui envahissait la salle au fur et à mesure qu’elles avançaient dans leurs narrations respectives. «Toutes les filles qui avaient participé au concours de beauté, moi y comprise, ont été reçues officiellement par Yaya Jammeh qui nous avait donné des cadeaux», relate Toufah Jallow. Qui poursuit qu’elle avait été choisie comme miss Gambie. Un choix qui a été à l’origine de son viol par Jammeh. Par l’intermédiaire de sa cousine Jimbee Jammeh, «Yaya a fait venir la miss à la State House, lui a proposé un poste dans le protocole et un mariage que la jeune fille a rejetés». Et de là, dit la fille, «Yaya Jammeh m’a forcée et violée».
Fatoumata Sandeng, quant à elle, a échappé au viol après deux à trois rencontres prévues avec le «prédateur sexuel» et qui n’ont pas eu lieu. Pour sa part, Alioune Tine qui présidait la conférence de presse a fait savoir qu’«avec toutes parties concernées, la Cour pénale international (Cpi) sera saisie pour que Yahya Jammeh soit arrêté et attrait à la justice». Il a ensuite lancé un appel aux Présidents africains, notamment celui de la Guinée Equatoriale, pour qu’il daigne extrader Yahya Jammeh en Gambie afin qu’il soit jugé.

Stagiaire