Le patronat se félicite de l’engagement de Bassirou Diomaye Faye. Dans son message à la Nation d’avant-hier, le président de la République a promis de s’appuyer sur «un secteur privé fort, soutenu par l’Etat, pour encourager la création d’emplois» au Sénégal.
Mais pour le président de la Commission «économie et finances» de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), «l’Etat doit penser au secteur manufacturier et non à des hommes». «La manufacture, c’est tout ce qu’on fait à la main. Et au moment où les activités des industries extractives, de la construction augmentent, celles de l’industrie manufacturière baissent. Nous nous attendons à ce que le secteur manufacturier soit renforcé. C’est le secteur manufacturier qui permettra à l’agriculture de se moderniser. C’est le secteur manufacturier qui permettra d’ouvrir des opportunités aux services. On a donc besoin d’un secteur manufacturier qui tire les services. Car un emploi industriel peut créer jusqu’à dix emplois dans les services et le secteur primaire», explique Alla Sène Guèye.
Le régime de Bassirou Diomaye Faye fait également de la souveraineté alimentaire une priorité. Et face à ce défi, le 5e président de la République a pris l’engagement «d’investir plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche ; les trois mamelles nourricières du pays».
A ce propos, le secteur privé invite également l’Etat à investir dans l’industrialisation. Car, argue M. Guèye, «la souveraineté alimentaire, c’est d’abord la souveraineté industrielle.
Le Sénégal reçoit des dons d’engrais du Maroc, importe de l’engrais, alors que Dieu nous a dotés de phosphate. Il faut que l’Etat ne renouvelle pas le contrat des Ics. C’est un contrat qui a été signé en 1998 et qui arrive à échéance en 2024. On ne peut pas avoir une souveraineté alimentaire sans faire l’industrie manufacturière de notre phosphate. Si on renonce à la souveraineté industrielle, il vaut mieux renoncer à toutes les autres souverainetés». Aussi, souligne-t-il, pour le déplorer, le fait que la Lonase puisse faire 250 milliards de chiffres d’affaires, pendant que la Sonacos agonise et fait de la location de ses infrastructures.
«Il faut que l’industrie manufacturière puisse se régénérer. C’est ça qui va permettre de créer des emplois», plaide le président de la Commission «économie et finances» de la Cnes.
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