Le Président guinéen et président en exercice de l’Union africaine a salué la décision de la Cour suprême du Kenya d’invalider l’élection présidentielle du 8 août dernier. Alpha Condé applaudit «un comportement qui honore l’Afrique et prouve que désormais la démocratie s’installe sur le continent».

Quatre jours après la décision rendue par les sept juges de la Cour suprême du Kenya, le président en exercice de l’Union africaine a salué ce lundi une décision «qui honore l’Afrique». Le Président guinéen ajoute, au nom de l’Union africaine, qu’il «apprécie l’esprit de maturité et de responsabilité de tous les acteurs du processus qui ont préféré les voies légales à la violence».
«L’Afrique sera ce que nous voudrions qu’elle soit et la preuve est aujourd’hui faite que les Africains peuvent se comprendre pour préserver l’essentiel : la paix et la quiétude des cito­yens», ajoute Alpha Condé. Le chef de l’Union africaine dit également son «intérêt particulier pour le déroulement de la situation au Kenya» et «appelle à nouveau le Peuple kényan et les acteurs politiques à la retenue et au sens de la responsabilité» dans l’organisation du scrutin à venir.

Kenyatta «déclaré Président de manière invalide»
Dans sa décision du 1er septembre – qui a surpris la majeure partie des observateurs -, la Cour suprême a invalidé la réélection de Uhuru Kenyatta face à Raila Odinga, à l’issue du scrutin du 8 août. Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur avec 54,27% des voix, selon un décompte que les partisans de Raila Odinga avaient dénoncé devant la Cour suprême.
Uhuru Kenyatta «n’a pas été élu et déclaré Président de manière valide», a déclaré le juge, président de la Cour suprême, David Maraga, réclamant de ce fait l’organisation de nouvelles élections dans un délai de 60 jours. Le jugement complet de la Cour doit être publié d’ici au 22 septembre.
Uhuru Kenyatta, s’il a affirmé se conformer à la décision de la plus haute instance judiciaire du pays, a vivement critiqué les sept juges de la Cour suprême. Raila Odinga a, de son côté, réclamé le départ des dirigeants de la Commission électorale indépendante (Iebc). «Ceux qui ont planifié le vol de notre victoire doivent s’en aller», a-t-il exigé.
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