Dans sa volonté de voir évoluer sa défense sous un autre registre, Aliou Cissé, conscient qu’un système de jeu ne doit jamais être figé, avait opté, en guise de test, pour une défense à trois il y a quelques mois ; mais sans succès. Le coach des Lions avait quand même promis de remettre ça, en temps opportun. Pourquoi pas contre le Togo et le Congo ? Deux matchs sans grand enjeu et qui offrent au sélectionneur la possibilité de gommer les imperfections et incertitudes avant le début de la Can.Par Hyacinthe DIANDY – 

Pour aller au combat, dit-on, il faut choisir plusieurs types de munitions afin de s’adapter à toutes les situations. En prévision des échéances futures, comme la Can qui se joue dans deux mois, Aliou Cissé, qui a viré du 4-3-3 au 4-2-3-1, a ainsi l’occasion de tester d’autres systèmes de jeu lors des deux derniers matchs, sans enjeu, contre le Togo à Lomé (11 novembre) et le Congo à Thiès (14 novembre).

Un problème de profils et d’animation à résoudre
Dans sa volonté de voir évoluer sa défense sous un autre registre, le sélectionneur, conscient qu’un système de jeu ne doit jamais être figé, avait opté pour une défense à trois lors des derniers matchs des éliminatoires de la Can 2021. Un test sans succès. Un problème de profils à même d’animer ce système défensif, qui demande de la discipline tactique, s’étant posé.
Mais le coach des Lions, en technicien avertit, avait promis de remettre ça. «Des matchs de ce genre doivent nous permettre de changer notre stratégie. On en a réfléchi depuis le mois de novembre et je crois sincèrement à ce système (le 3-5-2). Nous l’avons déjà pratiqué par le passé, il y a trois à ou quatre ans. Nous avons le potentiel pour jouer comme ça parce qu’on a de bons joueurs, no­tamment en défense centrale.»

Assez de bons défenseurs centraux pour un axe à trois têtes
Effectivement, quand on prend au mot Aliou Cissé, le Sénégal a de «bons joueurs en défense centrale». Avec Kali­dou Koulibaly, Abdoulaye Seck, Pape Abou Cissé, Chei­khou Kouyaté et le polyvalent Abdou Diallo, la liste est im­pres­sionnante. Suffisant pour le coach de choisir les yeux fermés son trio de défenseurs axiaux.

Bouna Sarr, Saliou Ciss, Abdou Diallo, des profils de pistons intéressants
Au niveau des pistons aussi, il y a des profils intéressants. Ancien attaquant, reconvertit en latéral, le binational Bouna Sarr, qui vient de rejoindre la Tanière, est tout indiqué pour jouer piston droit. Idem au niveau du piston gauche où Saliou Ciss et surtout Abdou Diallo ont le profil de l’emploi.
Dans l’entrejeu avec Pape Guèye, la nouvelle pioche, comme pointe basse, associé à Gana Guèye, le sélectionneur s’offre des garanties pour protéger son axe central.
Reste le gros problème, celui de l’animation, défensive et offensive. Et c’est justement à ce niveau que Aliou Cissé doit trouver des solutions. Entre le 3-5-2 et le 3-4-3, il devra en effet choisir le meilleur dispositif qui permette à l’équipe de s’exprimer en misant sur les qualités des joueurs choisis. Même si avec la qualité de nos attaquants, la balance pencherait pour une attaque à trois têtes.

Deschamps a échoué… et réussi sa défense à trois
Un test, dit-on, peut être négatif ou positif. Le sélectionneur des Bleus, Didier Des­champs, connu comme un technicien têtu, et qui n’a pas été épargné par la presse française pour avoir raté ses différents tests d’une défense à trois, a finalement réussi en remportant avec ce même dispositif la Ligue des Nations devant l’Espagne. Prouvant qu’un entraîneur ne doit jamais renoncer.
Suffisant pour conforter Aliou Cissé dans l’idée qu’il faut toujours trouver une alternative à tout système de jeu, surtout dans une Can à 24 équipes où il faut tout prévoir.
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