Le non-respect des mesures barrières édictées et rappelées hier par Aly Ngouille Ndiaye sera sanctionné. Le contrevenant devra débourser une somme comprise entre 200 francs et 20 mille francs Cfa ou faire un mois de prison. Le ministre de l’Intérieur a fait face à la presse hier pour «demander à tout le monde de se sacrifier pour 2 à 3 semaines», afin de bouter le coronavirus hors des frontières du pays.
Les chiffres de la propagation du coronavirus
«(…) C’était une course de fond qu’on avait engagée sans savoir sa durée. A ce jour, nous ne sommes pas à la ligne d’arrivée car le virus continue de faire des ravages à travers le monde avec chaque jour son lot de décès et de personnes nouvellement infectées. Nous devons continuer à respecter les gestes barrières : se tenir à distance, porter un masque dans tous les endroits à fort contact humain, se laver régulièrement les mains.
C’est important de dire qu’il faudra se montrer très patient, très vigilent et solidaire car le virus est encore parmi nous et circule à grande vitesse. Nous avons un cumul de 10 887 personnes infectées dont 225 décès. Dakar est en tête avec 8085 infectées, soit 74%. Thiès vient en 2ème position avec 1123 infectées, soit 10,3%. En 3ème position, la région de Diourbel est à 688 personnes infectées, soit 6,3 % et Ziguinchor en 4ème position avec 279 infectées soit 2,6%. Le cumul des chiffres fait sortir rien que pour ces 4 régions, 10175 personnes infectées soit 93,4%. Près de 50% des malades ont moins de 40 ans. Sur les 213 personnes décédées, 2 sont dans la tranche d’âge de 5 à 19 ans, 8 dans celle de 8 à 39 ans, 45 dans celle de 40 à 59 ans et 158 sont dans la tranche d’âge des plus de 65 ans. En résumé : seuls 10 malades âgés de moins de 40 ans sur plus de 6000 malades sont décédés contre 203 décès sur 4614 sur la cible des plus de 40 ans avec 158 décès pour ceux qui sont âgés de plus de 60 ans. Les jeunes constituent des vecteurs de transmission du virus aux personnes âgées et elles en meurent. Il est sûr qu’aucune personne sensée ne peut douter de sa réalité, de sa dangerosité et de sa létalité. Les jeunes sont interpellés. L’heure est à la prise de conscience et à la responsabilité. On n’a plus besoin de dire que la légèreté, l’irresponsabilité et la désinvolture sont à bannir parce que dangereuses pour soi et les autres. L’heure est à l’unisson, à la solidarité et à la responsabilité.
Nous constatons depuis la levée de l’Etat d’urgence un certain relâchement des populations et un non-respect manifeste des mesures barrières telles que le port du masque et la distanciation physique. Il est plus que jamais nécessaire de nous mobiliser, de lutter collectivement. Arrêtons le déni et la stigmatisation et regardons la réalité en face.
Les décisions avec effet immédiat
Interdiction des rassemblements au niveau des plages, les terrains de sport, les espaces publics et les salles de spectacle. Interdiction de toute manifestation sur la voie publique spécialement dans la région de Dakar. Port obligatoire du masque dans les services de l’Administration et du privé, dans les commerces, dans les transports. Respect scrupuleux des arrêtés du ministre des Transports relatifs au nombre de places autorisées. Toute violation expose son auteur à des sanctions pénales pouvant aller de l’amende à la prison conformément au Code des contreventions. Ainsi des instructions seront données pour faire payer au contrevenant une somme forfaitaire entre les mains de l’agent verbalisateur. C’est-à-dire au bureau des contreventions des commissariats de police et brigades de gendarmerie.
C’est juste un sacrifice que nous demandons à tout le monde pendant 2 à 3 semaines. Normalement si les mesures barrières sont respectées essentiellement à Dakar, nous devons avoir les chiffres que nous sommes en train de connaître dans les autres régions. Si chacun s’y met, on n’ira pas vers un confinement ou une quarantaine parce que le Sénégal n’est pas les autres pays. C’est difficile de confiner les gens dans un pays où l’essentiel de l’activité économique est informel.
Résultats des mesures de restriction
Il faut être aveugle pour penser qu’il n’y a pas eu de résultats sur les mesures de restriction. On part du principe que le virus circule grâce à des vecteurs. Pendant longtemps, nous avons bloqué la circulation des personnes et, par conséquent, la circulation du virus hors de Dakar. Les résultats ont été probants. Aujourd’hui, nous avons des résultats intéressants.»