Pour Amadou Ba, député de Yewwi askan wi et responsable du parti Pastef, rien ne pourrait s’opposer à la tenue de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale convoquée aujourd’hui par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en vue de la suppression du Hcct et du Cese. Ainsi, le parlementaire indique que les députés de Benno bokk yaakaar (Bby) ne pourront que voter «contre» ce projet, mais pas autre chose.   Par Amadou MBODJI –

Après avoir été déposé sur la table du président de l’Assem­blée nationale pour modifier la Constitution et dissoudre le Cese et le Hcct lors d’une session extraordinaire ce jeudi, le projet de loi du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye suscite de nombreuses interprétations. Une opinion s’est faite par rapport à ce projet de loi, disant que les députés de Bby pourraient empêcher la tenue de cette session. Mais le député membre de la minorité parlementaire, Amadou Bâ, leur répond en affirmant que rien ne peut empêcher la tenue de cette session. Selon lui, les députés de la majorité sont contraints, à moins qu’ils ne votent contre la proposition.

Précisant ainsi que l’Assemblée nationale n’a ni le pouvoir ni les moyens de bloquer la convocation de la session extraordinaire par le président de la République. C’est ainsi que Amadou Bâ  rappelle que toute la procédure d’examen et de vote de l’ordre du jour fixée par le Président doit être complétée en 15 jours, sans possibilité de modification. «Les députés de la majorité ne peuvent juridiquement ni différer ni rejeter l’examen de cette révision constitutionnelle, contrairement à ce qu’ils ont fait avec la Dpg. Ils sont contraints de suivre le processus», à en croire le député de la mouvance présidentielle. Pour ce dernier, la seule option pour les députés de la majorité reste de voter contre la révision constitutionnelle, car pour la supprimer, ajoute l’honorable député, il faut obtenir 3/5 des suffrages exprimés, un seuil qui diffère des 99 députés souvent mentionnés.

Les députés de la 14ème législature sont convoqués demain par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, en session extraordinaire, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution.

Si l’objectif officiel est de discuter et de voter la suppression du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese), certains y voient un «excès» de pouvoir dont fait preuve le chef de l’Etat en cherchant à se jouer de ces deux «institutions» jugées «budgétivores» par les tenants du pouvoir, alors que d’autres soutiennent le contraire. Et c’est pour dire que le régime «ne fait que concrétiser» une de ses promesses électorales.
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