Expert en réduction des risques et gestion des catastrophes, Amadou Canar Diop a largement commenté l’incendie de Ngadiaga. Il estime que les sapeurs-pompiers n’ont ni l’expérience ni la formation requise pour affronter les feux provenant des installations gazières et pétrolières. L’ancien directeur de la Protection civile, interrogé par Iradio, pense que l’Etat et les entreprises chimiques, pétrolières et gazières doivent mettre en place des plans d’intervention d’urgence et d’opération de secours pour faire face à cette situation critique.

«Il faut remarquer que ce genre d’interventions est une première au Sénégal. Donc les sapeurs-pompiers n’ont pas l’expérience de ce genre d’incendies. Ils n’ont pas aussi la formation adéquate pour ce genre d’interventions. Pour celles-ci, les moyens aussi vont faire défaut. Mais qu’est-ce qui se passe réellement ? C’est-à-dire que c’est le chef d’entreprise qui doit faire une étude de ces dangers, faire un plan d’opérations internes et déterminer les moyens pour gérer ces risques. Maintenant, ce document, il le partage avec les sapeurs-pompiers. Qui, en fonction des moyens de l’entreprise, trouveront les moyens additionnels pour venir gérer ce problème. L’entreprise existe depuis 2004 dans cette zone de Ngadiaga. En 2007, à la direction de la Protection civile, je n’ai jamais vu passer ce document. Donc ils n’ont pas fait cette étude de danger et ne disposent pas d’un plan d’intervention d’urgence. Les sapeurs-pompiers n’étant pas au courant de ce qui se passe, alors si brusquement il y a un puits qui prend feu, ils n’auront pas les moyens adéquats. Et ils n’ont pas aussi la formation, la technicité et l’entraînement pour ce genre de feux de puits de gaz. Je crois qu’il est bon de revoir toutes les entreprises qui sont dans ce secteur et celles à produits chimiques, pétroliers pour des études de danger et des plans d’opérations internes afin de gérer ce genre de crises.»