Le rôle du secteur privé national dans la mise en œuvre de la phase 2 du Pse a été âprement discuté hier au Conseil économique, social et environnemental où un projet d’avis était en examen. Le privé national a tout pour se développer, selon le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, Amadou Hott.

Dans ce contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), le gouvernement doit s’employer à construire un secteur privé fort si l’Etat veut vraiment réaliser son ambition de transformation structurelle de l’économie nationale en termes de points additionnels de croissance durable d’emplois, d’opportunités d’affaires pour les Pme, d’près le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Amadou Hott souhaite un secteur privé local compétitif et mieux outillé pour produire des champions nationaux prêts à aller à l’assaut du marché extérieur. Selon le ministre, c’est le sens de la création de son département : ministère de l’Economie, du plan et de la coopération. «C’est une réponse à ce nouveau contexte qui traduit une volonté de promouvoir le secteur privé national et d’en faire le fer de lance de notre émergence», a dit l’hôte du Cese qui examinait l’avis du projet portant sur le thème «Quelle stratégie pour construire un secteur privé fort, compétitif, conquérant du marché de la Zlecaf». «Le Sénégal réunit plusieurs conditions favorables pour le développement du secteur privé», assure-t-il. D’après l’économiste, la compétitivité économique du pays s’est renforcée ces dernières années grâce aux investissements publics et aux réformes. «La stabilité sur le plan politique avec un Etat de droit, sur le plan économique également avec un doing business amélioré même s’il y a encore beaucoup à faire», a listé M. Hott. Pour lui, il est crucial durant cette deuxième phase du Pse que le secteur privé, en particulier celui sénégalais, porte les investissements et s’attaque aux marchés extérieurs. «Le renforcement de la compétitivité et l’accélération de la dynamique des transactions de l’économie ne peuvent se réaliser sans une augmentation de la productivité de l’économie, mais également sans augmentation et diversification de nos expositions», fait-il savoir. Pour y arriver, le ministre pense qu’il faudra un Etat beaucoup plus stratège, mais également qui va recourir davantage au partenariat public-privé, utiliser sa capacité d’endettement, sa relation avec les bailleurs pour soutenir massivement le Ppp. Ainsi, au lieu d’utiliser ses ressources pour faire un ou deux projets, il s’agira de contribuer ses ressources dans dix, cinquante ou cent projets, mais avec le secteur privé, surtout sénégalais qui a une part beaucoup plus importante non seulement en termes d’acquisition, mais de participation au capital de société de projets, mais également d’exécution des projets et des commandes de ces projets. «Il s’agira également de mettre à la disposition des entreprises nationales sénégalaises et des projets en mode Ppp des financements mixtes qui combinent un financement concessionnel de dons, mais aussi un financement commercial qui cherche de la rentabilité financière pour permettre à l’Etat d’atteindre la rentabilité économique», préconise Amadou Hott.
L’un des chantiers à s’attaquer pour ne plus compter sur le financement extérieur est, à son avis, de promouvoir la mobilisation des ressources intérieures. D’abord, la fiscalité qui est extrêmement importante. «Simplifier, élargir la base, augmenter le taux de pression fiscale collective, mais réduire le taux fiscal individuel», suggère le ministre de l’Economie.
La promotion de l’épargne constitue un autre chantier important. «Nous n’allons pas jusqu’à obliger les citoyens à épargner, mais les inciter à épargner. Dans certains pays, il y a une obligation d’épargner, mais il s’agira de ne pas forcer, mais d’inciter les citoyens à épargner. Pour cela, il faut consolider le système financier. Il faudra également orienter les fonds de la diaspora pour qu’elle puisse accéder dans les capitaux propres des projets et des entreprises», conseille M. Hott.