C’est un Amara Traoré très décontracté qui nous a parlé pour s’expliquer pour la première fois, sur la levée de sa suspension de deux ans par la Commission de discipline de la Fédération sénégalaise de football. Le Saint-louisien au bout du fil s’explique : «J’ai accueilli la nouvelle avec beaucoup de satisfaction car cette suspension m’a empêché de travailler correctement.» Poursui­vant, il souligne avoir toujours clamé son innocence partout et en tout temps. D’ailleurs il soutient, malgré sa satisfaction qu’il ne cache pas, avoir été victime d’une injustice car ceux qui l’ont jugé étaient pour lui juge et partie, car au moment de sa sanction, personne ne l’a écouté. C’est l’une des parties seulement qui a servi sa version des faits et a été crue. Mieux, l’ancien entraineur de la Linguère de Saint-Louis trouve la sanction qui lui a été infligée très lourde et même excessive dans la mesure où, pour lui, on ne doit pas empêcher, quelles que soient les circonstances, à quelqu’un qui vit d’une activité, de l’exercer pendant deux années durant. Amara rappelle en effet qu’à la différence de beaucoup d’autres entraineurs qui sont des fonctionnaires ou des agents de l’Etat, lui vit essentiellement de son métier d’entraineur professionnel. Il en profite même pour inviter les acteurs du football à recadrer les choses et à les remettre à leur place car, pour lui, les rôles sont inversés puisque des administratifs veulent souvent se mettre à la place des techniciens et vice-versa, alors que cela n’est pas possible. «Je l’ai toujours dit, il faut que les rôles soient bien partagés pour l’intérêt du football Sénégalais. Il faut que chacun joue sa partition dans son domaine et laisse les autres faire ce qu’ils savent faire», lance-t-il, avant de remercier le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, qui a, selon lui, accueilli avec beaucoup de philosophie, la demande de grâce qu’il a déposée sur conseil de ses amis et d’acteurs du football.
Amara, qui s’est dit disposé à travailler pour le football de son pays, a également décliné ses projets qui consistent d’abord à travailler pour le développement de l’Académie Ndar foot qu’il a mise en place à Saint-Louis. Paral­lèlement, l’ancien coach du Sénégal se dit porteur d’un projet africain qu’il veut mettre en œuvre avec une équipe qui a des ambitions africaines ou avec une Nation africaine. En attendant, il invite les Sénégalais à poser davantage d’actes d’apaisement, à l’image de la levée de sa suspension, qui vont contribuer à l’union des cœurs, à quelques mois de la Coupe du monde. «Nous pouvons avoir des divergences, mais nous devons nous unir autour de l’essentiel pour accompagner les Lions à réaliser une belle participation à la Coupe du monde», souligne-t-il.
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