Les acteurs de la chaîne de distribution des intrants et matériels agricoles, subventionnés par l’Etat du Sénégal, étaient en conclave, vendredi passé, pour réfléchir sur les moyens et stratégies d’amélioration du système, au bénéfice exclusif des producteurs.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– Depuis quelques années, l’Etat du Sénégal met annuellement 20 milliards de francs Cfa pour la subvention des intrants et matériels agricoles. Un effort financier qui n’a pas eu l’heur de taire les complaintes des principales cibles que sont les producteurs, relativement à la disponibilité, accessibilité, quantité, ou encore à la qualité des intrants. Pour améliorer le système de distribution, la Direction régionale du développement rural (Drdr) de Kolda a initié des ateliers départementaux qui ont réuni producteurs semenciers, fournisseurs d’intrants, présidents de commission administrative et autorités administratives et locales. Le département de Vélingara, après celui de Médina Yoro Foula, a tenu son atelier vendredi passé, dans la salle des réunions de la Préfecture. Ibrahima Mamadou Bâ, Drdr, a planté le sujet : «Il s’agit de recueillir des propositions d’amélioration du système de distribution des semences, engrais, produits phytosanitaires et du matériel agricole subventionnés, ainsi que d’écouter les engagements des acteurs pour leur mise en œuvre.» Auparavant, l’atelier, présidé par l’adjoint du Préfet de Vélingara, Mamadou La­mine Ngom, a fait l’état des lieux de la disponibilité, la répartition par commune, la qualité et la quantité desdits intrants et matériels agricoles pour chaque campagne. Il est ressorti que la trentaine d’acteurs de la chaîne, présents à cette rencontre, ont relevé des points faibles mais aussi des points à améliorer. La plénière les a résumés ainsi : «Une bonne répartition spatiale des produits subventionnés pour toutes les communes qui ont chacune au moins un point de cession.» Toutefois, ajoute-t-on : « Les quantités mises en place sont insuffisantes, de qualité douteuse parfois et sont mises en place avec du retard, très souvent.» Ce n’est pas tout : «Les opérateurs privés et semenciers reçoivent tardivement leurs notifications, une réalité qui les empêche de s’approvisionner en intrants de qualité. En outre, les commissions administratives font dans le bénévolat, avec toute la charge de travail et responsabilité qui est la leur.»
A la lumière de ces constatations de faiblesse du système de cession des intrants, l’atelier a proposé : «La désignation des opérateurs agréés au moment de la fixation des prix au producteur pour leur permettre de mieux conditionner les semences et s’approvisionner en quantité, une répartition des quotas qui tient compte de la cartographie des variétés cultivées ainsi que le nombre et poids des producteurs, la motivation des membres des commissions administratives, ainsi que le démarrage de la mise en place des produits et matériels au plus tard en mi-mai, c’est-à-dire avant les premières pluies.»
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