Les recommandations faites l’année dernière durant la grande revue sectorielle pour pouvoir évaluer les politiques publiques, n’ont pas été appliquées à la lettre par les autorités. C’est ce qui est ressorti du pré-rapport présenté jeudi lors  de la 13e revue sectorielle du Paquet-Ef avec les associations de la Société civile. «L’appréciation est plus ou moins mitigée. Nous reconnaissons qu’il y a eu beaucoup d’efforts menés par les ministères du secteur, tant sur le côté de la mise en œuvre des recommandations que sur certaines recommandations en cours de réalisation.

Néanmoins, il est toujours important de rappeler que la mise en œuvre est très faible», a reconnu El Hadji Mame Moussa Sarr, coordonnateur de la composante éducation et de la thématique justice fiscale. D’après lui,  «sur les 25 recommandations qui ont été élaborées l’année passée, on en est à 33% de mise en œuvre». Il s’y ajoute la question des abris provisoires dont la résorption tarde encore, et la question portant sur l’homologation du calendrier universitaire. Selon lui, ce faible niveau de l’application des recommandations trouve son explication sur  la question du financement de l’éducation. «On dit que c’est la question du financement. On est en train de mener des actions auprès du ministère des Finances pour améliorer la part du budget pour pouvoir  construire. C’est également le budget de l’investissement, la part du budget de l’investissement qui est très faible et qui représente l’un des points de plaidoyer des organisations de la Société civile», a-t-il dit.

Abondant dans le même sens, Mamadou Ndiaye, membre de la Société civile et de la Cosydep, trouve qu’il faut augmenter le taux d’investissement du budget du ministère de l’Education. «On est aujourd’hui à moins de 5%», dit-il. Pour les acteurs, il faudrait que le budget soit augmenté pour atteindre les différents objectifs. El Hadji Lale Moussa Sarr explique : «La question du financement n’est pas la seule raison qui explique cette faible application des recommandations. Mais, on peut dire que c’est une question de volonté politique. Il faudra insister sur les recommandations  arrêtées au niveau de l’élaboration des décrets. Il faudrait différemment élaborer ce décret et concrétiser afin qu’on puisse voir le résultat. On ne peut pas perdre de vue la question du partenariat et de la collaboration entre les ministères. Il y a certaines recommandations,  notamment sur la mise en place de dialogue de cadre de concertations interministérielles. Il y a de ces cadres qui sont là, mais les  ministères ne se parlent pas. Ces cadres ne fonctionnent pas de manière connective.»

Pour trouver des alternatives, le coordonnateur de la composante éducation et de la thématique justice fiscale pense qu’il faut mettre l’accent sur les moyens. «C’est important pour nous de vouloir accompagner le ministère. L’éducation n’est pas seulement un domaine qui doit être laissé entre les mains des ministères de l’Education nationale ou de la Formation professionnelle ou de l’Enseignement supérieur.

C’est un domaine qui doit être géré de manière collective, participative, où l’ensemble des acteurs se parlent déjà. L’ensemble des acteurs qui coordonnent, partagent et harmonisent. Ensemble, on peut réaliser des résultats qui nous ressemblent tous», a-t-il soutenu. «Cela permettra d’améliorer l’environnement des apprentissages», ajoute-t-il.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn