Le Projet d’amélioration de l’apprentissage des mathématiques à l’élémentaire (Paame) en est à sa 2ème année d’expérimentation dans la circonscription éducative de Vélingara, région de Kolda. Pour sa réussite, l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) a présenté le projet aux maires du département, à qui il est demandé de l’engagement, en commençant par l’organisation de fora communaux.Par Abdoulaye KAMARA – 

Le Sénégal est encore loin d’atteindre ses ambitions déclarées d’orienter 75% de ses élèves dans les séries scientifiques ou dans les filières techniques. La cause, l’intégration par les élèves du raisonnement mathématique est faussée depuis les cycles préscolaire et élémentaire. Le Projet d’amélioration de l’apprentissage des mathématiques à l’élémentaire (Paame) est venu corriger ce malheureux constat. L’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Vélingara, qui déroule ce projet depuis novembre 2024, l’a présenté aux maires du département pour les appeler à la collaboration pour sa réussite. Dans sa présentation du projet, l’inspecteur de l’Enseignement Mahamadou Moustapha Seck a déclaré : «L’Ief de Vélingara a commencé à dérouler le Paame en novembre 2024. Le post-test effectué a montré une nette amélioration du niveau des élèves en mathématiques, en comparaison avec les résultats du pré-test. Avec le Paame, les enseignants font beaucoup d’évaluations et de remédiations après analyse des résultats. Le volume et le temps d’apprentissages sont augmentés. Des cours de renforcement sont organisés en dehors des heures officielles.» L’inspecteur Seck a donné ces informations au cours d’un Comité départemental de développement tenu mardi, axé sur la préparation de fora communaux du Paame. Selon M. Seck, il faut une synergie d’actions avec les collectivités territoriales et les autres acteurs locaux de l’éducation pour la réussite de ce projet. Il dit : «Il y a beaucoup d’évaluations, donc beaucoup d’exercices qui exigent beaucoup de photocopies et d’impressions. Les facilitateurs enrôlés doivent aussi être motivés. C’est à ce niveau que nous sollicitons l’engagement des maires. Auparavant, il est demandé aux maires d’organiser, chacun, un forum dans sa commune pour expliquer le projet.»
Au terme de la rencontre, le patron de la circonscription, l’inspecteur Magatte Diop, a informé que l’ensemble de maires ont pris l’engagement d’organiser des fora avant la fin de l’année 2025. «Ils sont prêts à accompagner le projet pour sa mise en œuvre. Les besoins du projet sont, entre autres, du matériel de reprographie, des imprimantes et le recrutement de moniteurs pour augmenter le temps d’apprentissages», a déclaré M. Diop.

Ces écueils pour le «Ubbi tey jang tey»
Au cours du Comité départemental de développement (Cdd) tenu mardi à Vélingara, l’Inspec-teur de l’éducation et de la formation (Ief) a étalé sa crainte de voir certaines classes fermées le jour de la rentrée, et même des jours après. L’inspecteur Magatte Diop a notamment informé que l’Ief a un déficit de 57 enseignants, tous ordres d’enseignement confondus, dû au mouvement du personnel de cette année (beaucoup de départs et peu d’arrivées). L’inspecteur Souleymane Mben-gue a rectifié pour dire que le déficit fait plus de 500 enseignants, puisqu’il y a 537 classes à cours multiples, c’est-à-dire qu’un enseignant s’occupe de 2 classes pédagogiques. Ce n’est pas tout. Selon l’inspecteur Diop, «avec l’hivernage, des écoles sont encore inondées. C’est le cas de la Case des tout-petits de Vélingara, des écoles privées catholiques Saint-Joseph et Saint-Kisito, ainsi que du Collège Jean-Paul 2. En plus, la mise en place des 136 abris provisoires pourrait prendre du retard». L’adjointe du Préfet, Ndèye Sall, qui a présidé la rencontre, s’est réjouie des résultats obtenus l’année passée lors des examens du Cfee, de l’entrée en 6ème et du Bfem. «Pour tous ces examens, l’Ief a dépassé la moyenne nationale en termes de taux de réussite. Nous félicitons tous les acteurs qui ont rendu possible cette performance. Déjà, pour cette année, nous avons reçu du ministère 2200 tables-bancs pour résorber le déficit, reste à en faire le montage. C’est un ouf de soulagement. Pour le «Ubbi tey jang tey», des engagements ont été pris pour apprêter les écoles à cet effet.»
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