Les crédits contractés par les femmes au niveau des banques et autres institutions financières n’ont pas d’impact positif sur ces dernières qui portent des projets de développement. C’est le point de vue qu’a émis samedi l’agent de développement communautaire Aminata Diouf Diémé. «Au moment où l’on installait les microfinances, c’était pour lutter contre la pauvreté et accompagner les femmes dans leur propre épargne. On s‘est rendu compte qu’elles les enfoncent dans la pauvreté compte tenu des taux d’intérêt élevés», a soutenu la dame qui intervenait à Bargny lors d’une cérémonie de remise d’attestations à des femmes. Dès lors, a-t-elle incité les femmes à renoncer aux banques qui, en plus d’un taux de remboursement élevé, les exposent à une risée sociale. «Quand les caisses vous financent, à la fin du mois vous allez venir payer. Et si vous dépassez les délais, votre photo est mise en l’envers au vu de tous ou bien on vient jusque dans votre maison pour vous exiger de payer. Ce qui socialement peut avoir des conséquences malheureuses», a-t-elle fait savoir, affirmant que l’autofinancement reste le meilleur moyen d’accompagner les femmes. «Dans les caisses d’autofinancement, on a des actionnaires et non des clients. Les dividendes sont divisés entre actionnaires en fin d’année. Ce qui suppose que chaque femme va recevoir plus qu’elle n’a épargné», a-t-elle noté à ce propos.
Les femmes qui s’étaient regroupées ce jour au centre socio-culturel El Hadj Ndiouga Dieng sont toutes affiliées aux Caisses d’autofinancement (Caf) et ont eu à faire des formations en teinture, savonnerie, céréale locale, micro-jardinage. Une tentative d’autonomisation mise ne place depuis 2014 par Djibril Faye, acteur local de développement. «La formation s’est faite autour de quatre volets que sont formation, encadrement, microfinance et mutualisation», a expliqué M. Faye, en faisant une suite logique des efforts entrepris pour l’entreprenariat féminin depuis 4 ans.
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