Le parti de Léopold Sédar Senghor n’est pas en marge de la recomposition du landerneau politique sénégalais, marquée par un vent de jeunesse. C’est le message fort qu’a voulu faire passer Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire générale du Ps, lors de l’Assemblée générale du Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees) tenue samedi dernier. Félicitant Dibcor Faye, responsable du Mees, pour la réussite de cette rencontre, Mme Mbengue Ndiaye a salué une mobilisation qui «dépasse les Tera meetings» organisés à l’intérieur du pays. «Cette forte présence montre que le parti de Senghor est aussi un parti de jeunes», a-t-elle martelé, soulignant que cette vitalité est essentielle pour contrer l’idée que le Ps serait uniquement l’apanage des anciens militants.

Vers un «Parti socialiste nouveau»
Au-delà de la célébration, la Secrétaire générale a appelé à une réflexion profonde sur l’avenir de la formation politique. Dans la perspective du prochain Congrès extraordinaire, elle a invité le corps d’élite que constitue le Mees à s’interroger sur sa place dans le «Parti socialiste nouveau». Des questions cruciales ont été posées : comment assurer la relève à la tête du mouvement ? Quel statut pour une organisation qui prépare les futures élites ? «La vocation naturelle du Parti socialiste est de reconquérir et d’exercer le pouvoir seul ou en coalition», a-t-elle rappelé, incitant les jeunes à adapter leurs instances pour plus de performances.

Abordant l’actualité sociale, notamment les retards de paiement des bourses qui ont secoué les universités, Aminata Mbengue Ndiaye a exhorté ses camarades étudiants à ne pas rester aphones. Selon elle, la voix du Mees doit être «audible» dans la recherche de solutions durables aux problèmes de l’université sénégalaise, afin de préserver l’excellence de son enseignement reconnu mondialement.

Le diagnostic sans complaisance de Dibcor Faye
Prenant la parole, le Secrétaire général du Mees, Dibcor Faye, a porté un regard critique sur la gestion actuelle du pays par le nouveau régime. Evoquant un «moment de flottement», il a déploré un sentiment de manque de méthode malgré l’espoir suscité. «Un Peuple ne se nourrit pas de slogans, il se nourrit de justice, de stabilité et de confiance», a-t-il déclaré, citant tour à tour le Prophète Muhammad (Psl) et Aimé Césaire pour souligner la responsabilité morale de gouverner.

Tout en rendant un vibrant hommage aux illustres devanciers -tels que Daouda Sow, Moustapha Niasse ou feu Djibo Kâ-, Dibcor Faye a précisé que la jeunesse socialiste n’est «ni une fronde ni une décoration», mais une «nécessité historique», prête à reprendre le témoin.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn