Amnistie des 2 K : L’opposition propose, la majorité s’oppose

Le Front de résistance nationale a réitéré hier sa demande d’amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade. La majorité n’est pas disposée à discuter de ces affaires au sein du dialogue politique.
Les débats furent houleux hier entre Saliou Sarr, vice-coordonnateur du Pôle de l’opposition, et Benoît Sambou de la majorité. Lors de la 55ème session du dialogue politique, l’opposition a proposé une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade. «Ces deux cas illustraient la judiciarisation de l’espace politique. Il y a un Président qui utilise la justice pour écarter ces adversaires gênants. On ne parle pas de l’autorité de la chose jugée, on est dans le cadre de l’apaisement de l’espace politique. Donc, le Front de résistance nationale demande la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade dans leurs droits», a déclaré Saliou Sarr. Une partie de la Société civile et des non-alignés soutient cette idée d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade. Pour sa part, Benoît Sambou estime que cette question a déjà été tranchée par la justice. «La Commission politique ne saurait se substituer en comité ad-hoc pour réécrire les lois. Nous ne discuterons pas des cas Khalifa Sall et Karim Wade déjà vidés par la justice», tranche le coordonnateur du Pôle de la majorité. Par ailleurs, l’arrêté Ousmane Ngom a également été au menu des discussions. Selon Babacar Ndir, membre du Pôle des non-alignés, l’opposition a estimé que cet arrêté ministériel du 20 juillet 2011 «enfreint les libertés». Ainsi, pour Saliou Sarr, il «faut se départir des considérations politiques pour avoir des consensus» sur ce point.
Birahim Seck, qui voulait intégrer le dialogue politique, recalé
De plus, rapporte M. Ndir, les opposants présents au dialogue ont exigé l’arrêt des poursuites contre Guy Marius Sagna, Babacar Diop et consorts, arrêtés pour violation de cet arrêté Ousmane Ngom. Dans la même veine, le Pôle des non-alignés a proposé la suppression de l’article 80. «L’article 80 du Code pénal est une disposition qui garantit la sécurité de l’Etat. L’examen de cet article recommande d’élargir le débat à des experts dans le domaine de la sécurité», a dit M. Sambou. Finalement, le Pr Babacar Kanté est chargé de faire une synthèse de toutes ces questions à travers un document qu’il va présenter demain. En outre, le général Mamadou Niang a informé les acteurs politiques que Birahim Seck lui a dressé une correspondance pour intégrer le dialogue politique. Une demande rejetée en bloc par toutes les entités présentes au dialogue. Lors de la crise entre le Comité et pilotage du dialogue national et la Commission politique en janvier dernier, Birahim Seck avait jugé «illégale» ladite commission.