An 21 de la disparition de Senghor : Joal se souvient

Le Cercle culturel Léopold Sédar Senghor a organisé, ce week-end à Fadiouth, une messe de requiem pour le premier président de la République du Sénégal.Après Joal, l’année dernière, c’est au tour de Fadiouth d’abriter cette cérémonie de prières pour Senghor, décédé en 2001 en Normandie en France. Par Alioune Badara CISS –
Selon Michel Diouf, président du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor de Joal, l’entité fête non seulement la 16e édition de la messe de requiem, mais aussi la 21ème édition de la mort du Président. «Dans le cadre du royaume d’enfance que nous avons démarré en 2006, chaque année, nous choisissons un village du royaume d’enfance du Président-poète pour organiser la messe de requiem. Parler de Senghor, ce n’est pas facile, il a été déclaré le 9 octobre à Joal en 1906, ensuite il est parti à Ngazobil, puis Dakar et après, il est parti en Europe. Il a fait ses premières initiations à Djilor, avec son oncle Toko Waly qui lui a appris tout ce qui est enracinement dans son terroir», a rappelé Michel Diouf. Cette année, le thème choisi est : «Enraciné dans nos valeurs de foi et socio-culturelles pour un avenir porteur de vie et d’espoir.» «Un thème qui correspond à Senghor, qui résume sa vie. Une vie qui s’oriente sur trois directions, sa foi aux valeurs traditionnelles de son terroir, sa foi en sa religion chrétienne et sa foi en l’homme. Trois valeurs qui ont emmené le métissage, mais également l’ouverture tant prônée par Léopold Sédar Senghor», a précisé le président du Cercle culturel de Joal. Il a également profité de l’occasion pour lancer un message aux autorités et surtout aux jeunes de revenir à ses enseignements. «Il faut qu’on revienne au jom et au kersa. Avec ces valeurs, personne ne va s’aventurer à détourner les deniers publics», dit-il.
Me Boucounta Diallo, «fils» de Senghor, qui était présent à cette commémoration, a fait également des témoignages sur le premier Président du Sénégal. Il a invité les jeunes à s’armer de valeurs socio-culturelles. «C’est une chance de fréquenter l’université Senghor. Nous avons passé nos vacances, pendant 20 ans, avec cet homme. Nous l’avons accompagné dans sa résidence de Popenguine. Nous avons vu en l’homme, son éducation sérère et celle chrétienne, qui étaient ses armes», a déclaré Me Boucounta Diallo. Selon lui, c’est sur ces valeurs qu’il a pu gouverner le Sénégal. «C’était un homme profondément croyant. Aujourd’hui, le mal a gagné nos cœurs et nos corps. Ces valeurs manquent aujourd’hui, je l’ai vu dans ses pratiques religieuses et culturelles. Chaque dimanche, il se rendait à l’église. Chaque jour à 17h, il envoyait un chauffeur chercher le cardinal Thiandoum et un autre chercher Thierno Seydou Nourou Tall. Il montait avec le cardinal en haut pour faire ses prières et Thierno Seydou restait au premier étage avec son livre de Coran pour prier», s’est souvenu l’avocat. Senghor, homme de foi, donnait à chaque religion, sa place. Pour preuve, il assistait à toutes les prières lors des fêtes de Tabaski. L’avocat a également parlé de l’homme politique, un homme droit et intègre qui gérait bien les deniers publics.
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