Face aux menaces sanitaires grandissantes, le Laboratoire d’analyses et de contrôle (Lanac) devrait être renforcé. Pour cela, ses équipes sont en conclave à la Somone depuis hier, pour élaborer un nouveau plan stratégique pour les années à venir. A travers cette activité, le Lanac, appuyé par la Fao, veut se doter d’instruments nécessaires pour surveiller davantage les aliments et déceler à temps les menaces sanitaires que pourraient comporter ces aliments.
Dr Bamba Soumaré, coordonnateur au niveau mondial du Centre des maladies animales transfrontalières de la Fao, se félicite de l’appui de la Fao au ministère du Commerce et de l’industrie pour le développement de la stratégie du Laboratoire d’analyses et de contrôle. Selon lui, la priorité phare de la Fao, c’est l’éradication de la faim à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, il conseille de renforcer la sécurité sanitaire des aliments. Et à son avis, «cela ne peut se faire sans un laboratoire national performant pour analyser la qualité des aliments et en particulier par rapport aux résidus et par rapport à la résistance aux antimicrobiens». «La Fao, à travers son Centre des urgences pour les maladies animales transfrontalières, s’est toujours mise aux côtés du ministère du Commerce et de l’industrie pour les accompagner dans leurs efforts, afin de renforcer la capacité du laboratoire. Et la Fao a déjà fourni un nombre d’appui en matière d’équipement, de réactifs et de renforcement des capacités. Et, c’est dans cette ligne qu’elle est aujourd’hui, ici aux côtés de l’équipe du laboratoire, pour travailler avec elle la main dans la main afin de pouvoir renforcer leurs capacités», a déclaré Dr Bamba Soumaré.
D’ailleurs, face aux nouveaux défis, la Fao, dans le cadre du concept «Une seule santé», compte accompagner l’analyse de qualité pour que le Sénégal puisse améliorer ses capacités à relever son plateau. Cet appui ne se limite pas seulement à la sécurité des aliments, mais il englobe également les laboratoires de santé animale, mais aussi humaine. «C’est une nécessité autant pour la souveraineté alimentaire que par rapport aux menaces sanitaires grandissantes. Je vais juste en citer une, vous savez que la grippe aviaire est maintenant décelée même au niveau du lait de vache, des produits laitiers. Donc, c’est dire combien il est important que notre pays se dote des instruments nécessaires pour vraiment surveiller les aliments et déceler à temps les menaces sanitaires que pourraient comporter ces aliments.
Les aliments, quand ils ne sont pas conformes aux normes sanitaires, peuvent être sources de maladies très graves. Donc, c’est très important pour les services de santé du pays, en collaboration avec le ministère du Commerce et de l’industrie, de s’assurer que le contrôle sanitaire des aliments est effectué correctement. Ça, c’est vraiment important», a rappelé M. Soumaré.
Aujourd’hui, le Sénégal exporte beaucoup de denrées, et une des conditions pour pouvoir accéder aux marchés régionaux ou internationaux, c’est de garantir la sûreté des aliments.
«Nos laboratoires sont assez équipés et se distinguent clairement par rapport aux 50 équipes qui sont dans le monde. Mais, il y a toujours de l’espace pour améliorer par rapport aux nouveaux défis.»
En écho à ces propos, Jules Abraham Amary Mbaye, Conseiller technique au ministère du Commerce et de l’industrie, a magnifié l’accompagnement de la Fao pour cet atelier de planification stratégique du Laboratoire national d’analyses et de contrôle qui est une entité du ministère du Commerce et de l’industrie qui exerce d’importantes missions, «notamment dans le cadre de la protection des consommateurs.
La Fao appuie le laboratoire dans la mise en œuvre de ses activités en renforçant les capacités d’intervention, mais également en l’aidant à disposer d’un plan stratégique qui sera la boussole pour les prochaines années et qui permettra au Lanac de cadrer ses interventions avec la vision du gouvernement», a souligné Jules Abraham Amary Mbaye.
Ce dernier a précisé que le Sénégal est déjà présent à l’extérieur à travers divers produits qui sont exportés et le laboratoire joue un rôle important, puisqu’il est un laboratoire de référence qui est accrédité et qui dispose de moyens importants. L’idée, c’est de renforcer les capacités de ces laboratoires. «Nous y travaillons au niveau du département pour faire en sorte que les ressources du laboratoire soient renforcées, afin de lui permettre de jouer pleinement les missions qui lui sont dévolues», assure M. Mbaye.
Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – abciss@lequotidien.sn