Abdelaziz Bouteflika n’est plus depuis hier. Les Algériens ont appris la nouvelle de la mort de leur ancien chef de l’Etat par un bandeau déroulant à la télévision nationale du pays, citant un communiqué de la présidence de la République : «Décès de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika.»
Depuis sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression de l’Armée et de la rue, l’ancien Président Bouteflika était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger.
Né en 1937 à Oujda, au Ma­roc, où son père avait émigré très jeune, Abdelaziz Bouteflika n’avait pas oublié ses racines. En 1956, en pleine guerre d’Algérie, les indépendantistes demandent aux étudiants de rejoindre le mouvement de libération nationale, il entre très vite au Fln. Il devient même secrétaire particulier du colonel Boumédiène.
Il n’a que 25 ans en 1962 lorsque l’Algérie obtient son indépendance. Abdelaziz Bou­tef­lika est nommé ministre de la Jeunesse puis ministre des Affaires étrangères, le plus jeune à ce poste dans le monde. Il l’occupera pendant 16 ans, à une époque où son pays joue un rôle important au sein du mouvement des non-alignés.
A la mort de son mentor Boumédiène, Bouteflika est écarté de la vie politique, poursuivi pour détournement de fonds. Abdelaziz Bouteflika laisse passer l’orage. Après des années de décennie noire, il se présente en 1999 à la Pré­sidentielle avec le soutien des militaires.
Après deux mandats, Abde­laziz Bouteflika modifie la Constitution, ce qui l’autorise à rester au pouvoir pour un troisième, puis un quatrième mandat qu’il commencera dans un fauteuil roulant, affaibli par un accident vasculaire cérébral. Des élections à chaque fois contestées. Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat.
Avec Rfi