A ce jour, 8 millions d’actes ont été numérisés par les équipes de l’Agence nationale de l’état civil (Anec), qui poursuivent les opérations à travers le territoire national. C’est ce qu’a fait savoir hier le directeur de Cabinet du ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires. Selon Pape Sambaré Ndiaye, une application de gestion des faits d’état civil est en train d’être expérimentée afin de permettre aux citoyens de pouvoir demander un acte d’état civil sans avoir à se déplacer.Par Ousmane SOW – 

La modernisation du système d’état civil est un engagement de l’Etat du Sénégal. Et des actions concrètes sont en train d’être posées par le ministère des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires, avec l’appui de ses partenaires comme l’Unicef, le Projet régional au pastoralisme au Sahel (Praps) et le Projet investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal (Pipadhs). C’est l’avis de Pape Sambaré Ndiaye, directeur de Cabinet du ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires. Selon lui, un vaste chantier de modernisation a été engagé dans le cadre du Programme Nekkal, piloté par l’Agence nationale de l’état civil (Anec). Et dans ce programme, il s’agit notamment de la construction de nouveaux centres d’état civil, modernes, entièrement équipés et qui seront bientôt réceptionnés, la rénovation de centres délabrés, la restauration de registres détériorés, la formation des acteurs dont plus de 3 mille agents, archivistes et officiers d’état civil, mais aussi la sensibilisation dont l’organisation de la Semaine nationale de l’état civil est une partie intégrante. Parallèlement à ces actions, ajoute M. Ndiaye, un vaste chantier de digitalisation a aussi été engagé avec la numérisation des registres d’état civil. «A ce jour, plus de 8 millions d’actes ont été numérisées par les équipes de l’Anec, qui poursuivent les opérations à travers le territoire national. Et une application de gestion des faits d’état civil est en train d’être expérimentée dans les communes de Touba, Saint-Louis, Malicounda, Grand-Yoff, Pikine-Ouest, Yeumbeul Nord, pour permettra aux citoyens de pouvoir demander un acte d’état civil sans avoir à se déplacer», a déclaré Pape Sambaré Ndiaye hier, lors du lancement de la Semaine nationale de l’etat civil (Senec) qui se tiendra du 8 au 17 août 2023. Et la Journée africaine de l’état civil est célébrée le 10 août de chaque année, dans l’optique de sensibiliser le public sur l’importance de rendre visible chaque Africain, partout où il vit, à travers un système d’état civil et de statistiques vitales. Pour cette année 2023, le thème choisi par l’Union africaine est «La digitalisation des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil : l’opportunité d’accroître la couverture na­tionale et d’améliorer la qualité et l’actualité des données». A en croire Pape Sambaré Ndiaye, dans le contexte actuel, aucun pays ne peut se développer sans une bonne maîtrise de son état civil. A titre d’exemple, il rappelle que pour qu’un système de santé fonctionne bien, chaque Etat doit connaître le nombre annuel de ses naissances et de ses décès, ainsi que les principales causes de mortalité. «Le seul moyen de comptabiliser tous ses habitants consiste à recenser les naissances et les décès auprès de l’état civil», fait-t-il savoir.

Les défis à relever…
Prenant part à cette journée d’orientation en prélude à la célébration de la première édition de la Semaine nationale de l’état civil (Senec) et de la Journée africaine de l’état civil (Jaec), le représentant adjoint de l’Unicef au Sénégal souligne que le thème de cette année «invite» à accorder une attention particulière à la modernisation du système d’état civil, mais aussi à la production de données de routine sur le niveau d’enregistrement des faits d’état civil. George Gonzales indique le Sénégal ne dispose plus de statistiques sur les mariages et décès depuis le dernier recensement de la population de 2013. Et concernant les naissances, dit-il, les dernières statistiques datent de 2019 et sont issues de l’Enquête démographique et de santé (Eds). «Il est dès lors important et urgent pour le Sénégal d’avoir un système d’information démographique qui va au-delà du recensement général de la population et des enquêtes démographiques, mais qui est produit à partir des données de l’état civil», lance le représentant de l’Unicef, George Gonzales, qui estime qu’il est difficile aujourd’hui, pour le Sénégal, de dresser une tendance globale sur les taux d’enregistrement des naissances, mariages et décès pour mesurer ainsi l’impact des interventions sur les populations. Toutefois, il réitère sa disponibilité à accompagner le gouvernement du Sénégal à relever ce défi de la production de données de routine sur les faits d’état civil afin de disposer d’un système d’état civil moderne, fiable et sécurisé. «L’Unicef sera toujours à vos cotés pour relever les défis liés à l’enregistrement des faits d’état civil identifié dans la Stratégie nationale de l’état civil», conclut-il.