Les résultats provisoires donnant le Mpla (Mouvement populaire pour la libération de l’Angola) vainqueur des élections législatives du mercredi 24 août 2022, ne sont pas reconnus par l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), rivale historique du parti au pouvoir, créditée de 43,95 % des votes.Par Mamadou T. DIATTA – 

Moins de vingt-quatre heures après la proclamation des résultats provisoires donnant le Mpla (Mouvement populaire pour la libération de l’Angola) vainqueur, le principal parti de l’opposition conteste les résultats proclamés par la Commission nationale électorale (Cne).
Le Mpla, qui dirige l’Angola depuis l’indépendance de ce pays de l’Afrique australe en 1975, a obtenu 51,17% des suffrages valablement exprimés lors des élections législatives du mercredi 23 août dernier contre 43,95% à sa rivale historique, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita).
Cette formation politique, par la voix de son Secrétaire général, ne se retrouve pas dans les résultats annoncés par la Cne. Dans une déclaration vidéo enregistrée, Alvaro Chikwamanga Daniel a en effet déclaré que son parti «ne reconnaît pas les résultats (proclamés par la Cne)» et que l’Unita va déposer «un recours qui aura pour effet de suspendre la déclaration des résultats définitifs».
Lors d’une conférence de presse tenue à Luanda hier vendredi, Adalberto Costa Jùnior, candidat de l’Unita à la Présidentielle, avait, de son côté, contesté les résultats préliminaires officiels des Législatives. M. Costa Jùnior déclarait en substance : «L’Unita ne reconnaît pas les résultats provisoires divulgués par la commission électorale.»
M. Costa Jùnior, pour étayer son argumentaire, invoquait le décompte parallèle effectué par sa formation politique. Il avait cité, en guise d’exemple, trois provinces dont les résultats seraient très différents. Ce qui motivait le candidat de l’opposition à réclamer un nouveau décompte des votes, cette fois-ci, par une commission indépendante. Il militait aussi pour que ce nouveau décompte s’appuie sur les procès-verbaux affichés dans chaque bureau de vote. Non sans appeler au calme ses partisans.
Même si les candidats ont un délai de 72 heures après l’annonce des résultats officiels pour saisir le Tribunal constitutionnel, quatre des seize membres de la Cne, qui expriment des doutes sur le processus électoral, n’ont pas apposé leur signature pour approuver les résultats finaux. Ce qui semble donner un sens aux craintes liées aux risques de fraude que l’opposition n’avait pas manqué d’afficher, à l’issue du scrutin de mercredi dernier. Les inquiétudes de l’opposition étaient surtout justifiées par la mainmise du parti au pouvoir, le Mpla, sur l’organisation du scrutin et les médias publics.
Les observateurs avaient exprimé leurs préoccupations par rapport aux listes électorales.
Lors des élections législatives de 2017, l’Unita avait aussi contesté les résultats proclamés à l’époque par la Commission nationale électorale (Cne). Ce qui avait entraîné un retard dans le bouclage du processus électoral.

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