Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (Mpla), au pouvoir en Angola, arrive en tête d’un scrutin serré. Sur 97% des votes dépouillés, le parti du Président sortant, Joao Lourenço, qui s’achemine vers un deuxième mandat, arrive en tête avec 51,07% des suffrages valablement exprimés contre 44,05% pour son rival, Adalberto Costa Júnior, candidat de l’opposition incarnée par l’Unita. Ce qui crédite la majorité sortante, pour l’instant, de 124 sièges de députés sur les 220 mis en jeu. L’ancien mouvement rebelle ne se contentant que de 90 postes.Par Mamadou T. DIATTA –

 Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (Mpla) est en passe de sortir vainqueur des élections (Législatives et Présidentielle) de ce mercredi. Joao Lourenço marche vers sa réélection, puisque le dépouillement de la grande majorité des bureaux de vote, soit 97%, place son parti, le Mpla, en tête du scrutin avec 51,07% des votes, d’après la Commission électorale nationale, et face au candidat du principal parti de l’opposition, la rivale historique de la formation politique au pouvoir depuis l’indépendance du pays : l’Union nationale pour l’indépendance de l’Angola. Le candidat de l’ancien parti de feu Jonas Savimbi, Adalberto Costa Júnior, âgé de 60 ans, se classerait avec son parti, pour le moment, 2ème des élections de ce mercredi avec 44,05% des suffrages exprimés dans la plupart des urnes dépouillées. Ce qui constitue, aux yeux de plusieurs observateurs, un score historique.
Il faut souligner qu’en Angola, il n’y a pas d’élection présidentielle. Dans la Constitution, il est clairement indiqué que la tête de liste qui remporte le scrutin législatif est automatiquement élu président de la République.
L’Unita, qui cristallise autour de son candidat une jeunesse désenchantée et les Angolais qui se considèrent comme les oubliés de la croissance de leur pays, domine le scrutin à Luanda, la capitale.
Pourtant, mardi déjà, nombre d’observateurs et les résultats des sondages prédisaient des élections ponctuées par un duel serré entre les deux partis rivaux -le Mlpa, au pouvoir, et l’Unita, l’ancien mouvement rebelle- qui se sont mené une guerre interminable (de 1975 à 2008).
Les premiers résultats des élections de ce mercredi illustrent un recul continu du Mpla. En ce sens que lors des scrutins de 2017, le parti au pouvoir avait été crédité d’un succès électoral avec 61% des suffrages. Ce qui l’avait amené à remporter 150 des 220 sièges de l’Assemblée nationale angolaise. Depuis l’arrivée du leader de l’Unita, Adalberto Costa Júnior, l’opposition s’est musclée. Elle a agrandi ses bases en s’octroyant le soutien d’autres formations politiques, mais elle nourrit des craintes aujourd’hui sur de possibles fraudes électorales. Même si des observateurs comme ceux de la Communauté des pays de langue portugaise (Cplp) font état d’élections qui ont eu lieu «dans le respect des exigences internationales».
Une confirmation des résultats annoncés hier pourrait permettre au Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (Mpla) de remporter un nombre de 124 postes de députés sur les 220 du Parlement. La conséquence d’une telle performance électorale pour le parti au pouvoir, c’est que le Mpla n’aura plus dans son escarcelle, les deux-tiers de la Représentation nationale angolaise, comme c’était le cas avec son triomphe en 2017. Ce qui devait être surtout nécessaire pour la majorité aux fins de faire adopter ses projets de loi sans bénéficier du soutien d’une autre formation ou coalition politique.
La rivale du parti du Président Lourenço, l’Unita de Costa Junior, se contente pour le moment de 90 sièges de députés pour la prochaine législature.

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