Contre le Togo, le Sénégal n’avait pas seulement un «problème de 9». Au niveau de l’entrejeu aussi, on n’a pas senti l’apport offensif des milieux de terrain (surtout Gana Guèye et Pape Matar Sarr). Comme si ces derniers ignoraient le dépassement de fonction.Par Hyacinthe DIANDY –

Ce n’est pas un hasard si on parle de «cœur du jeu», concernant le milieu du terrain. C’est en effet au niveau de ce secteur médian que toute équipe bien organisée gagne ses matchs. D’où l’importance d’avoir des profils de joueurs complémentaires et à même de donner de la fluidité à l’animation offensive.

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Justement, si contre le Togo, Cheikhou Kouyaté, Gana Guèye et Pape Matar Sarr ont assuré défensivement, ce trio de récupérateurs, par contre, n’a rien promis offensivement (mis à part Kouyaté, moins concerné à cause de sa position hybride) pour avoir «laissé» dans les vestiaires, toute idée de dépassement de fonction (la prestation d’un joueur dont le jeu va dépasser les prérogatives définies pour son poste).

La non-implication des milieux dans les transitions offensives
C’est ainsi qu’en phase de transition, ni Pape Matar ni Gana Guèye ne se sont projetés, en cassant les lignes ; aucun appel dans les espaces n’a été noté à leur niveau. On peut en effet compter combien de fois les deux sociétaires de Totten­ham et Everton se sont retrouvés dans la surface togolaise.
Pourtant, avec l’absence (incompréhensible) d’un attaquant de pointe, il leur revenait de se projeter un peu plus. D’ailleurs, il aura fallu l’entrée en jeu de Lamine Camara pour voir une telle séquence. Le jeune Messin ayant fait une ou deux appels en profondeur. Après, rien à signaler. L’ani­mation du jeu ayant surtout été concentrée sur les côtés, avec un Sadio Mané un peu plus entreprenant dans son couloir gauche.

Le Sénégal de Cissé cherche toujours son «box to box»
La non-implication des milieux de terrain dans les transitions offensives n’aura donc pas aidé l’attaque sénégalaise, qui a été aphone mardi à Lomé. Surtout avec un Iliman Ndiaye assez esseulé.

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En fait, l’Equipe nationale de Aliou Cissé cherche toujours son «box to box». Un problème que la Côte d’Ivoire a réglé avec l’arrivée de Séko Fofana. L’ancien milieu Lensois, au-delà de sa capacité à donner du rythme au jeu de son équipe, est aussi devenu un buteur et un frappeur redouté.

En attendant de trouver cet oiseau rare et avec des milieux qui affectionnent le dépassement de fonction, il s’agira pour Aliou Cissé, en vue de la prochaine Can, de consolider les acquis nés de l’arrivée des deux nouveaux pistons, Krépin Diatta et Ismail Jakobs, qui ont révolutionné le jeu des couloirs.
hdiandy@lequotidien.sn