Le non-respect des engagements et accords signés, le blocage systématique des négociations collectives par une frange du patronat sur des points comme l’augmentation de salaire des travailleurs vont pousser la Coalition des confédérations syndicales à déposer un préavis de grève. En conférence de presse hier, les membres de cette organisation qui regroupe la Cnts, la Cnts/Fc, la Csa, l’Udts et l’Unsas ont appelé les autorités et le patronat à trouver une solution pour résorber le passif social.
La Coalition des confédérations syndicales des travailleurs va déposer un préavis de grève probablement après le 1er mai. Cette organisation qui regroupe la Cnts, la Cnts/Fc, la Csa, l’Udts et l’Unsas compte ainsi exiger «la matérialisation sans délais des engagements souscrits vis-à-vis des travailleurs et de leurs organisations syndicales». En conférence de presse hier, Elimane Diouf, secrétaire général de la Csa, a informé que cette décision se justifie aussi par le «constat du blocage systématique des négociations collectives par une frange du patronat». Parmi les engagements pris et qui ne sont pas respectés par le gouvernement, il y a «la mise en œuvre des conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, la réalisation des actions inscrites dans le plan de mise en œuvre du pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique». Autres revendications des centrales syndicales, ce sont «les concertations périodiques entre le président de la République et les secrétaires généraux des centrales syndicales qui n’ont jamais eu lieu malgré les nombreuses relances faites durant la période 2017-2018 pour aborder les points de revendication encore en souffrance». Les membres de cette organisation ont aussi dénoncé la lenteur dans le «traitement des dossiers au niveau de certains ministères notamment ceux des Infrastructures, de la Santé, de la Communication, de la Pêche, de la Fonction publique, de l’Education et des Finances qui ne donne aucune satisfaction aux travailleurs».
«Les discussions sur les salaires stagnent»
Ces centrales syndicales déplorent aussi le statuquo noté dans «les négociations avec le secteur privé sur la plateforme revendicative minimale». Cette dernière, d’après M. Diouf, est articulée autour de «la hausse généralisée des salaires dans le secteur privé, la révision de la convention collective nationale interprofessionnelle, la protection sociale des travailleurs journaliers, l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle, le règlement du lourd passif social du collectif des ex-travailleurs des entreprises en faillite». Autre problème soulevé par les syndicalistes, c’est le fait que «depuis 2009, aucune amélioration sensible du pouvoir d’achat de travailleurs n’a été enregistrée». Selon eux, «les discussions sur les salaires stagnent, les négociations sur le projet de révision de la Convention nationale interprofessionnelle entamées depuis août 2018 traînent du fait des tergiversations du patronat».
Parlant du dialogue social, Cheikh Diop de la Cnts/Fc souligne qu’il est regrettable que, «malgré les progrès réalisés, le patronat rechigne toujours à engager des négociations sérieuses autour des revendications légitimes des travailleurs». Le secrétaire général de la Cnts/Fc, qui reconnaît l’importance de la mise en place d’une structure dédiée au dialogue social, estime que du point de vue du contenu, on est toujours «dans un dialogue social de restitution». Rappelant que les termes du pacte social de stabilité ne sont pas respectés, il soutient que les centrales syndicales sont ouvertes à un échéancier raisonnable autour duquel le passif social sera résorbé. Ce qui, d’après M. Diop, permettra de dépasser le dialogue social de «restitution» pour aller vers celui «de conquête».
Concernant la célébration du 1er mai, fête internationale du travail, la Coalition des centrales syndicales va organiser un grand rassemblement dans l’unité, à la Place de l’Obélisque, sous le thème «Le devenir du mouvement syndical dans un monde en mutation».
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