Davantage de ressources seront consacrées à la protection du patrimoine, c’est ce qu’a annoncé le ministre de la Culture hier. Abdoulatif Coulibaly, qui présidait la Journée nationale du patrimoine, a également souligné la volonté de l’Etat d’ériger un Palais international des arts à Dakar et un Musée des royautés et de la chefferie traditionnelle à Diamniadio.

Le Sénégal va consacrer davantage de ressources à la protection du patrimoine. C’est ce que le ministre de la Culture Abdoulatif Coulibaly a révélé hier. Le ministre qui présentait une communication à l’occasion de la Journée nationale du patrimoine célébrée au Monument de la Renaissance sur le thème «Identité culturelle : socle de la renaissance» souligne que «le président de la République a pris l’engagement de consacrer des investissements encore plus importants à la valorisation du patrimoine, des sites qui identifient, répertorient et montrent le patrimoine». Selon le ministre, «les politiques culturelles n’ont de sens que dans la mesure où elles participent à la constitution du Produit intérieur brut (Pib)». Il donne l’exemple de la France où l’Etat dépense annuellement 21 milliards d’euros dans le secteur culturel et récolte des recettes de 57 milliards d’euros. «La culture doit être considérée au-delà de cet aspect patrimoine comme un levier économique, un support sur lequel nos Etats peuvent s’adosser pour atteindre des taux de croissance plus élevés.» Le Sénégal commence à comprendre cet enjeu et le gouvernement est préoccupé par la question de la culture, souligne le ministre, rappelant que de Senghor à Diouf, Wade et Macky Sall, les politiques culturelles du pays ont pris en compte ces aspects. Il y a quelques jours, le Président Sall inaugurait le Musée Lat Dior à Dékheulé. «On a décidé de rendre plus attractif ce lieu avec un musée qui aura une dimension nationale avec la mise en place d’un Lodge pour attirer des touristes», souligne M. Coulibaly. Le ministre an­nonce également la création d’un Palais international des arts à Dakar. «Ce sera un centre d’expérimentation de la créativité artistique et un centre de monstration de cette créativité artistique. Un creuset pour en faire un leader panafricain dans l’art contemporain et dans tous les autres arts», précise-t-il. Dans la même veine, il assure qu’un Musée des royautés et de la chefferie traditionnelle sera érigé à Diamniadio. Mais toutes ces initiatives devront être sous-tendues par une bonne politique de transmission des valeurs culturelles du pays. Selon le ministre, l’utilisation des nouvelles technologies est particulièrement appropriée.
Pour le représentant de l’Unesco en Afrique de l’Ouest, M. Dimitri Sanga, la richesse du patrimoine dans cette partie de l’Afrique est indéniable. Au total, 17 sites sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco dont Tombouctou et Djenné, mais aussi les Réserves de l’Air et du Ténéré. Dans cette liste, 7 sites se trouvent au Sénégal. Il s’agit de l’île de Gorée, des parcs de Djoudj et Niokolo Koba, mais aussi des mégalithes sénégambiens et des amas coquilliers du Saloum, entre autres. «Il est important de mettre en place des mesures durables pour transmettre ce patrimoine», estime M. Sangan. Ce, d’autant plus que, dit-il, «investir dans la valorisation du patrimoine permet d’offrir de nouvelles opportunités d’emplois».

Journée festive
La célébration de la Journée nationale du patrimoine s’est faite dans une ambiance très festive. Des ballets traditionnels de la Casamance et de la Presqu’île du Cap Vert ont donné une illustration de la richesse du patrimoine culturel tandis qu’une exposition de photographies réalisées par Matar Ndour offrait un panorama sur les traditions initiatiques des Peuples diola, peul et bedik. A la suite de la cantatrice Khady Mboup, la troupe théâtrale de Zi­guinchor, lauréate du Festival na­tional des arts et cultures (Fes­nac), a aussi égaillé l’assistance à travers un sketch sur la culture.
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