Hier, le président du Comité d’initiative pour l’annulation de la dette africaine (Iada), Mody Guiro, et ses collaborateurs, ont rencontré les membres du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal. Cheikh Ahmed Tidiane Sy et ses camarades ont promis d’être le porte-voix de l’initiative auprès des chefs religieux.

Le Comité d’initiative pour l’annulation de la dette africaine (Iada) a enrôlé le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal en faveur de son plaidoyer. Ainsi les membres dudit cadre se sont portés volontaires pour porter non seulement le combat, mais aussi d’être leur porte-voix auprès des différentes communautés religieuses du Sénégal, notamment des autorités religieuses. «Elles ont une voix qui est prépondérante dans toute action qui doit être menée, que ce soit aux niveaux social, religieux, économique. Nous nous engageons pour porter leur voix auprès des chefs religieux afin que ce comité puisse atteindre son objectif principal qui est l’annulation de la dette, la restauration de la dignité des Africains, parce qu’il s’agit plus de ça aujourd’hui», dixit le président du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal, Cheikh Ahmed Tidiane Sy.
Pour ce dernier, «la dette est illégale au plan islamique, illégitime même au regard de ce que les Africains ont déjà donné pour couvrir toutes les initiatives économiques qui ont été portées par les pays de l’Occident. Nous voulons aujourd’hui que toute forme d’aide à notre pays soit faite sous forme de commerce, de partenariat gagnant-gagnant entre le Nord et le Sud». Et il soutient que l’annulation du service de la dette pourra permettre au Sénégal d’orienter ces ressources-là vers les priorités en termes d’éducation islamique avec la problématique des écoles coraniques appelées Daaras, la santé, les enfants de la rue. «Cette dette a été payée plusieurs fois mais elle continue d’asservir le continent, et d’empêcher tout son développement. Pour le cas du Sénégal, chaque année, presque 800 milliards sortent de ses ressources pour payer le service de la dette», a ajouté le Porte-parole du Comité d’initiative pour l’annulation de la dette publique extérieure africaine, El Hadji Momar Samb.
A la suite de la rencontre entre les deux entités, tenue hier au siège d’Enda tiers monde, M. Samb a justifié le choix porté sur le cadre. Il dit : «Pour nous, c’est la porte qu’il faut d’abord ouvrir avant d’accéder peut-être à toutes les familles religieuses. Ce Cadre unitaire est un rempart, outre le fait que c’est un creuset, une organisation fédératrice de toutes les sensibilités, de toutes les familles religieuses, de tous les mouvements islamiques du pays et qui a un rapport avec le christianisme.» D’ailleurs, le comité d’initiative a lancé une pétition qui vise au moins un million de signatures afin de rendre visibles la mobilisation et l’adhésion à la cause.
Pour rappel, en avril dernier, le président de la République, Macky Sall, avait lancé «l’Appel de Dakar pour une stratégie d’annulation de la dette des pays africains, assortie d’un Plan de rééchelonnement de la dette commerciale qui permettra à l’Afrique, dans le cadre du nouvel ordre économique mondial, d’avoir un nouveau départ». Le Président français, Emmanuel Macron, ainsi que le Pape François, ont demandé aux partenaires bilatéraux et multilatéraux d’accompagner l’Afrique, en «annu­lant massivement sa dette».