Les réactions de la Communauté internationale se multiplient depuis la décision du Conseil constitutionnel d’annuler le report de l’élection présidentielle acté par le président de la République, Macky Sall, et l’Assemblée nationale. En effet, dans un communiqué publié par l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, le gouvernement américain a salué la décision du Conseil constitutionnel et dit espérer que les électeurs sénégalais vont se rendre aux urnes dans les plus brefs délais. «Nous nous réjouissons de la décision du Conseil constitutionnel de remettre le Sénégal sur la voie d’une élection présidentielle dans les délais», indique le Bureau des affaires africaines du Département d’Etat américain, soulignant l’importance de revenir rapidement à un processus électoral conforme à la Constitution du pays. Par le biais de son ministère de l’Europe et des affaires étrangères, dirigé par Stéphane Séjourné, la France a aussi réagi à cette récente décision du Conseil constitutionnel, prise le 15 février dernier, appelant les autorités du Sénégal à la respecter pleinement et à organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais. «La France prend acte de la décision du Conseil constitutionnel du 15 février et appelle les autorités et tous les acteurs sénégalais à (la) respecter dans son entièreté, et à organiser l’élection dans les meilleurs délais», a fait savoir dans un communiqué, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay. Paris encourage également les acteurs politiques sénégalais à travailler à l’apaisement du climat politique, soulignant la nécessité de préserver les traditions démocratiques du pays. Un peu plus tôt dans la journée, l’Union européenne avait elle aussi appelé «toutes les parties» prenantes au Sénégal à respecter l’arrêt du Conseil constitutionnel et à organiser rapidement une élection transparente et inclusive. Dans son communiqué, l’Union européenne (Ue) a également exprimé sa préoccupation quant à l’usage de la force contre les manifestants et les restrictions imposées à l’espace civique, et plaide pour le respect de la démocratie. Dans la même dynamique, le gouvernement britannique a exprimé sa position concernant la situation politique au Sénégal, notamment après l’annonce du report de l’élection présidentielle. Le Royaume-Uni a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter les libertés fondamentales du Peuple sénégalais. «Le Royaume-Uni continue de suivre de près les événements au Sénégal. Compte tenu des longues traditions démocratiques du Sénégal, nous nous joignons à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour exhorter toutes les parties à respecter la décision du Conseil constitutionnel du 15 février, et appelons à l’organisation d’une élection transparente, inclusive et crédible dans les plus brefs délais», a indiqué le porte-parole du Foreign, Common-wealth & Development Office. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a exhorté les parties prenantes à la crise politique au Sénégal à respecter la décision du Conseil constitutionnel et à garantir la tenue d’une élection libre, inclusive et transparente. «La Commission de la Cedeao exhorte toutes les parties prenantes à respecter la décision prise par le Conseil constitutionnel du Sénégal relative au report de l’élection présidentielle», indique l’organisation communautaire dans un communiqué rendu public hier. Selon la même source, la Commission lance un appel à la classe politique et aux forces vives à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue inclusif pour préserver les acquis démocratiques de ce pays phare de la Cedeao. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions politiques au Sénégal, où le Président Macky Sall avait annulé l’élection prévue le 25 février 2024 en abrogeant le décret convoquant le corps électoral. Par la suite, l’Assemblée nationale a adopté une loi fixant la date de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024. Face à ces développements, l’opposition a saisi le Conseil constitutionnel, qui a jugé la loi de l’Assemblée nationale anticonstitutionnelle et annulé le décret présidentiel.

L’organisation régionale a souligné l’importance de l’Etat de Droit pour résoudre la crise politique actuelle au Sénégal.