Au départ, ils avaient intégré les cases des tout-petits de manière bénévole. Mais, l’Etat a décidé de les recruter, déjà 350 animateurs polyvalents ont intégré la Fonction publique comme personnels du ministère de l’Education nationale. Il faut y ajouter la formation de ces agents qui prennent en charge une couche très vulnérable de la société.

Par Alioune Badara NDIAYE – Un peu plus de mille animateurs polyvalents dont 350 ayant déjà intégré la Fonction publique ont été formés entre 2021 et 2022 pour résorber le gap en éducateurs constaté dans les établissements en charge de la petite enfance. C’est ce qu’a fait savoir mardi Maïmouna Cissoko Khouma, Directrice générale de l’Agence nationale de la petite enfance et de la Case des tout-petits (Anpectp). «L’Etat a pu offrir à ces enseignants bénévoles, un plan de carrière ; c’est depuis 2019. Donc les 351 formés en 2021 ont déjà intégré la Fonction publique et ces 681, après l’examen final, vont également être des agents du ministère de l’Education nationale (…) Conformément à la directive de 2015 consacrant la généralisation de la prise en charge de la petite enfance, nous avions un gap en enseignants que nous sommes en train de résorber à travers la formation de ces animateurs polyvalents», a indiqué la Directrice générale de l’Anpectp. Elle a fait savoir que 419 animateurs polyvalents avaient été formés et ventilés dans les structures avant les deux cohortes. «Avec cette cohorte de 350 et celle de 681 en 2022, nous allons pouvoir régler ces difficultés liées au manque de personnel», a relevé Mme Khouma s’exprimant lors de la cérémonie de lancement au Crfpe de Dakar (ex-Efi), de sessions de renforcement de capacités à l’endroit des 681 animateurs polyvalents sur le thème des neurosciences et du développement de l’enfant. «Après cette étape, les sessions se poursuivront dans les Crfpe de Kolda, Kaolack et Thiès, qui sont, avec celui de Dakar, les quatre centres qui abritent la formation des animateurs», a-t-elle noté, indiquant que les sessions vont se dérouler entre le 5 et le 8 avril. Il s’agira, selon elle, à travers ces sessions, de développer des stratégies soutenables qui permettront aux enseignants d’avoir des compétences professionnelles renforcées pour développer des enseignements apprentissages de qualité et pertinents. «Il convient d’imprégner nos braves enseignants des récentes évolutions psychopédagogiques. Aujourd’hui, les évidences scientifiques ont fini de montrer que les 1000 premiers jours de la vie constituent une période primordiale au cours de laquelle l’enfant se construit essentiellement. En effet, l’acquisition d’aptitudes tout au long de la vie repose sur les capacités de base, établies durant cette période de 0 à 3 ans non révolus», a rappelé la Dg dans son allocution pour relever l’importance de la présente session. «Concrètement, il s’agit de partager avec les animateurs polyvalents, les récentes découvertes en neurosciences sur les tout-petits et de renforcer leurs connaissances sur le développent de l’enfant, notamment celui âgé de 0 à 3 ans non révolus», a-t-elle insisté. A cette fin, l’Anpectp a fait recours à l’expertise de Nilda Santos, experte-conseil en petite enfance, basée en France. «Les neurosciences nous offrent un apport considérable dans la connaissance du développement de l’être humain», a affirmé cette dernière avant d’évoquer les deux principaux axes pour une bonne prise en charge de l’enfant. «Le bébé, le jeune enfant a un cerveau très immature, il a besoin de l’adulte pour comprendre le monde qui l’entoure, il a besoin de vous. Nous allons non seulement prendre en compte le développement moteur de l’enfant avec ses capacités motrices, mais aussi son développement cérébral. En tenant compte de ces deux grands axes, nous allons adapter notre prise en charge de l’enfant», a insisté Mme Santos, collaboratrice de l’Anpectp pour cette session.
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