93,8% des ménages sont très satisfaits du Programme d’aide alimentaire d’urgence mis en œuvre par l’Etat pour atténuer les effets liés à la lutte contre la pandémie à Covid-19, 5,3% sont un peu satisfaits et 1,2% déclarent ne pas recevoir la totalité des produits composant le kit, révèle l’enquête de satisfaction de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur le Programme d’aide alimentaire d’urgence.

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a évalué le programme de distribution de vivres du gouvernement dans le contexte du Covid-19 à 1 million 100 mille ménages vulnérables. Et selon les résultats de l’enquête, les ménages ont montré un niveau de satisfaction très élevé. En effet, relève le rapport, «93,8% des ménages sont très satisfaits de la qualité des produits, 5,3% sont un peu satisfaits et 98,4% de ces bénéficiaires se félicitent de la quantité de vivres reçus par ces foyers vulnérables».
Au-delà du niveau de satisfaction, l’enquête s’est intéressée à la connaissance du programme par les destinataires de l’aide, la qualité des kits et les quantités la composant, la réception effective des denrées, la distance parcourue, le temps d’attente…

Connaissance du programme
Le programme, d’après le document, «est globalement bien connu par les ménages sénégalais. En effet, près de 99% des ménages déclarent avoir connu ce programme dont l’objectif principal est d’aider les populations pauvres ou vulnérables avec un appui en vivres pour améliorer leur niveau de bien-être et atténuer les effets de cette pandémie sur leurs conditions de vie. Dans les régions de Dakar, Fatick, Louga et Kédougou, la totalité des ménages ont déclaré connaître ce programme.
Cependant, même si leurs proportions restent très faibles, certains ménages des autres régions ignorent ce programme : Il s’agit des régions de Sédhiou où 5,1% disent l’ignorer, Kaffrine 3,4%, Saint-Louis, Tamba­coun­da et Matam 2%, et Kolda, 1%».
Par ailleurs, soulignent les enquêteurs, «il n’y a presque pas de différence significative en termes de niveau de connaissance du programme entre les ménages ruraux et ceux urbains (98,4% pour les ménages urbains et 98,8% pour les ménages ruraux). Ce même constat est fait en analysant les proportions de ménages connaissant le programme selon le sexe du chef de ménage».

Participation au programme
Concernant la participation des ménages au programme, l’analyse a été faite sur la perception des ménages sur la quantité de vivres reçue, la connaissance des dates et des horaires de distribution à l’avance, le temps mis pour se rendre sur le site de distribution, le temps passé sur le site avant de recevoir les vivres et enfin les documents présentés avant de recevoir leur part. Il ressort des analyses que, dans leur majorité, les ménages bénéficiaires du programme affirment avoir reçu la totalité de leur part, soit 96,4% contre 2,5% qui ne connaissent pas la quantité à recevoir et 1,2% qui déclarent ne pas recevoir la totalité des vivres.
S’agissant du niveau de connaissance des ménages par rapport aux dates et horaires de distribution des kits, mentionne le rapport, «près de huit bénéficiaires sur dix (78%) sont informés à l’avance des dates et des horaires de la distribution. Toutefois, une proportion de 22% non négligeable des bénéficiaires déclarent ne pas avoir d’information sur les horaires et les dates de distribution des vivres à l’avance. De façon globale, plus de quatre sur dix (42,7%) des ménages bénéficiaires mettent moins de 30 minutes pour se rendre au site de distribution. Sur les sites de distribution, 40% des ménages ont déclaré y passer plus de 2 heures de temps avant de recevoir leurs kits».

Utilisation de l’aide alimentaire
S’agissant de l’utilisation du panier des aliments offerts aux ménages, il ressort des analyses que 99,3% des ménages déclarent avoir consommé toutes les quantités qui leur sont octroyées contre 0,7% qui déclarent avoir vendu une partie du panier qui leur a été donné. Mais, précise l’Ansd, «des disparités sont notées entre les milieux de résidence. En effet, la proportion des ménages urbains qui ont vendu une partie de leur kit est plus élevée que celle du milieu rural. Les raisons évoquées par les ménages pour avoir vendu une partie de leur kit sont principalement relatives au remboursement de prêts (25% des cas) et à l’achat d’autres aliments (75% des cas)».

Perception des ménages par rapport à la qualité du panier
Sur le plan de la qualité du panier constituant les biens, le taux de satisfaction est très élevé pour chaque milieu : 96,7% des ménages ruraux sont très satisfaits de la qualité des vivres distribués et 91,5% pour ceux du milieu urbain. Globalement, les ménages déclarant être moins satisfaits représentent 0,6%. Autrement dit, sur mille ménages, seulement six sont moins satisfaits de la qualité des produits qui leur sont distribués. Il faut noter également qu’aucun des ménages n’a déclaré être pas du tout satisfait de la qualité des produits. S’agissant du niveau de satisfaction selon la région, il ressort des analyses que, pour la région de Matam, tous les ménages ayant reçu les kits alimentaires sont très satisfaits de la qualité des produits. Par ailleurs, le taux de satisfaction est très élevé pour les autres régions. «Il est à noter que c’est à Dakar et Kédougou où nous avons respectivement 2% et 2,6% des ménages ayant déclaré être moins satisfaits. Pour les régions de Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès, Ziguinchor, Diourbel et Fatick, tous les ménages sont au moins satisfaits de la qualité des vivres», indique l’agence. En ce qui concerne le niveau de satisfaction selon le sexe du chef de ménage, les résultats de l’étude ont révélé que le taux de satisfaction (très satisfait et un peu satisfait) est sensiblement le même entre les ménages dirigés par des hommes et ceux dirigés par des femmes (98,4% pour les femmes et 99,8% pour les hommes). Toutefois, 5,9% des ménages dirigés par des femmes déclarent être un peu satisfaits et 4,5% pour ceux dirigés par des hommes.

Perception par rapport à la quantité de vivres reçue
Quel que soit le milieu de résidence ou le genre, les bénéficiaires du programme déclarent être très satisfaits de la quantité de vivres qu’ils ont reçue. En effet, pour les chefs de ménage hommes, 98,4% sont au moins satisfaits de la quantité de vivres reçue (87,6% sont très satisfaits et 10,8% sont un peu satisfaits) et 98,6% pour les ménages dirigés par les femmes sont au moins satisfaits (89,9% sont très satisfaits et 8,7% sont un peu satisfaits). S’agissant du milieu de résidence, 99% des ménages ruraux sont au moins satisfaits de la qualité des vivres (90,1% sont très satisfaits et 8,9% sont un peu satisfaits). Pour les ménages urbains, 98,3% sont au moins satisfaits (89,6% sont très satisfaits et 8,7% sont un peu satisfaits). Au niveau régional, les résultats de cette enquête de satisfaction ont montré que le niveau de satisfaction est très élevé pour toutes les régions du pays. Cependant, des proportions non moins importantes de ménages insatisfaits par rapport à la quantité du panier sont notées dans certaines régions telles que Dakar, Kaolack et Kaffrine. En effet, à Dakar, 3% des ménages sont au moins insatisfaits de la quantité de vivres distribués (0,5% ne sont pas du tout satisfaits contre 2,5% qui sont moins satisfaits).

Perception par rapport au processus de distribution
S’agissant de la répartition des ménages selon leur niveau de satisfaction par rapport au processus de distribution, il ressort de l’analyse des données de cette enquête que pour toutes les régions du pays, les ménages, dans leur grande majorité, sont très satisfaits. En effet, pour la région de Kédougou, tous les ménages ayant bénéficié du programme sont très satisfaits du processus de distribution. Dans les autres régions, le niveau de satisfaction des ménages est très élevé. «C’est à Dakar et à Kaolack où nous avons respectivement 1,5% et 2% de ménages bénéficiaires ayant déclaré être moins satisfaits du processus de distribution. Pour les régions de Saint-Louis, Matam, Tambacounda, Ké­dou­gou, Kolda, Louga, Thiès, Ziguinchor, Sédhiou, Diourbel et Fatick, tous les ménages sont au moins satisfaits du processus de distribution», notent les enquêteurs.
Dans la perspective d’une amélioration, des recommandations ont été faites dans le sens de faire évoluer positivement la composition des kits. Il s’agit, entre autres, de procéder à des enquêtes préalables pour déterminer les besoins réels de chaque localité.