Pour la première fois, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a mené une enquête nationale portant sur les Risques environnementaux et la vulnérabilité de la population selon le genre (Enregv). Les premiers résultats de cette enquête indiquent que dans la population sénégalaise, «presque 8 personnes sur 10 vivent dans un environnement où il existe des risques environnementaux».Par Abdou Latif Mohamed MANSARAY –

 L’environnement, le cadre de vie subissent des changements liés au climat ou à l’action des hommes. Mais ces aléas sont responsables de dangers et risques que les populations côtoient au quotidien. A l’occasion de la Journée mondiale de la statistique, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a rendu publics les résultats d’une enquête nationale portant sur les Risques environnementaux et la vulnérabilité de la population selon le genre (Enregv). Les premiers résultats de cette enquête indiquent, selon Abdou Diouf, directeur de l’Ansd, que «presque 8 personnes sur 10 de la population vivent dans un environnement où il existe des risques environnementaux». En effet, l’Enregv montre que 83, 6% de la population résident dans des logements ou sur des terrains situés dans une zone à haut risque environnemental. Dans son étude, l’Ansd a pris en compte tous les risques, incluant les populations vivant autour de décharges publiques, avec un risque climatique comme la sécheresse, la salinisation des terres et même les populations vivant autour des grands axes routiers. Elle informe  que la particularité de l’enquête, c’est qu’elle a été conçue et développée afin que les statistiques produites puissent être ana­lysées selon le genre et puissent donc être sexo-spécifiques. «Il est important de souligner qu’au sein de cette population vivant dans un environnement à risque, une frange conséquente est vulnérable, no­tamment les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap», explique le Directeur de l’Ansd, Abdou Diouf, qui renseigne qu’il est essentiel de partager ce type d’information avec l’ensemble des acteurs.
Pour la Directrice régionale adjointe de Onu-Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mireille Kamitatu, cette enquête est le fruit d’un partenariat solide entre Onu-Fem­mes et l’Ansd. «Nous avons travaillé en étroite collaboration pour développer les outils nécessaires et soutenir l’Ansd dans la réalisation de cette enquête nationale, qui sera une première sur le continent africain. Le Sénégal est vraiment un pionnier en matière de statistiques de genre sur le continent, et nous sommes très fiers d’être aux côtés de l’Ansd dans tout ce processus.» Pour Mme Kamitatu, cette étude vient confirmer des certitudes. «Nous avons toujours dit que les femmes subissaient les catastrophes de manière différente, mais désormais, nous avons des données qui montrent les risques spécifiques auxquels elles sont le plus exposées au Sénégal et la manière dont elles en sont affectées. Ces chiffres peuvent guider les actions au niveau national et également fournir des indications aux autres Etats de la sous-région sur la manière d’affiner les politiques publiques afin d’anticiper et de gérer les risques environnementaux qui, malheureusement, sont devenus une réalité dans toute la région».

Statistiques et données de qualité
Le thème de la Journée mondiale de la statistique de cette année est : «Statistiques et données de qualité pour tous.» La cérémonie a été présidée par le Directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), M. Abdou Diouf, en présence de la Représentante de Onu-Femmes, Madame Mireille Kamitatu. «C’est une problématique mondiale, surtout dans le contexte de l’ouverture des données, où plusieurs sources d’information se développent. Au-delà des données d’enquêtes, de recensement et des données administratives, nous avons de plus en plus de nouvelles sources générées par le secteur privé, telles que les données de téléphonie mobile et de services bancaires en ligne. Les données issues des interactions sociales sur Internet permettent également de produire des informations statistiques précieuses. Cette question revêt une importance mondiale, et il est essentiel de maîtriser ces types de données afin de fournir une information accessible à tous, pour mieux répondre aux besoins variés des populations», a laissé entendre le Dg de l’Ansd.
latifmansaray@lequotidien.sn