Le ministre de l’Intérieur ne compte pas reculer devant les manifestations réclamant la libération de Ousmane Sonko. Antoine Diome défend également les nervis qui combattaient aux côtés des Forces de défense et de sécurité.

Dans une spirale de violence depuis l’arrestation de Ousmane Sonko mercredi dernier, le Sénégal vit des heures d’instabilité. Le ministre de l’Intérieur a rappelé l’interdiction de rassemblement en vigueur depuis le début de la deuxième vague du Covid-19. Par conséquent, il a promis que force restera à la loi. «Les manifestations sont regrettables certes mais ne sauraient être impunies. Tout ce qui vient en contravention à la réglementation en vigueur devra être traité conformément à la loi», a réagi hier Antoine Diome sur Rfm. Le ministre de l’Intérieur rappelle l’état de catastrophe sanitaire qui a été décrété par le président de la République Macky Sall. «En exécution d’une telle décision, j’ai pris deux arrêtés qui interdisent des rassemblements, des attroupements ainsi que des processions. Les manifestations, lorsqu’elles ne sont pas autorisées, violent naturellement la loi», précise M. Diome.

«Je ne connais pas de nervis»
Interpellé sur l’arrestation mouvementée du leader de Pastef, finalement gardé à vue à la Section de recherches de Colobane, le ministre de l’Intérieur a justifié l’attitude des Forces de défense et de sécurité. «Combien de Sénégalais au volant de leurs véhicules ont été invités par les Forces de défense et de sécurité à emprunter un autre type d’itinéraire différent de celui qu’ils voulaient emprunter ? Mais en tout état de cause, cela ne doit inspirer que du respect à l’égard de ces Forces de défense et de sécurité qui, de toute évidence en lien avec les renseignements qu’elles ont, vont déterminer les itinéraires que doivent suivre les automobilistes tous les jours à travers Dakar et dans le reste du pays. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les plans de circulation qui sont institués par les différentes Forces de défense et de sécurité», souligne Antoine Diome.
Les nervis aperçus aux côtés des Forces de l’ordre avec des gourdins n’émeuvent pas aussi l’ancien substitut du Procureur spécial près la Crei. «Ce que nous connaissons de l’Etat, ce sont les Forces de défense et de sécurité mais certainement pas des nervis. Les Forces de défense et de sécurité ont la particularité, tous corps confondus, de comporter en leur sein des femmes et des hommes valeureux qui s’habillent en tenue, mais pour des raisons évidentes de recherche de l’efficacité, en tenue civile. Je ne connais pas de nervis mais des Forces de défense et de sécurité», explique-t-il.