Apaisement à Diohine : Serigne Bara vers l’exil

Les populations de Diohine ont finalement obtenu gain de cause. Le jeune marabout Serigne Bara Sène, dont les populations de Diohine exigeaient dernièrement le départ du village, n’y remettra plus les pieds et va tout leur laisser. Telle est la très sage décision prise par son père, Serigne Cheikh Ndigal Sène, qui l’a fait savoir hier lors d’un point de presse à Ndiambour Sine.Par Dioumacor NDONG (Correspondant) –
Serigne Cheikh Ndigal Sène vient d’acter la fin du bras de fer qui, depuis trois semaines maintenant, a opposé son fils Serigne Bara à la population de Diohine. En effet, dans une déclaration qu’il a faite devant la presse, ce lundi 3 mai, chez lui à Ndiambour Sine, dans la commune de Patar Sine, le guide religieux a décidé que son fils, qui a été déclaré persona non grata à Diohine, ne remettra plus jamais ses pieds dans ce village de la commune de Diarrère. «C’est la 5e et la dernière fois que je vais parler de ce problème pour dire que je ne demande à personne de se bagarrer ou de se quereller. Tout ce que je cherche, c’est la paix. C’est pourquoi j’ai décidé de laisser aux populations de Diohine toutes les constructions que mon fils a eu à faire dans ce village et qui valent au moins 100 millions de francs. Je ne parle même pas de Serigne Bara mais si cela ne dépendait que de moi, aucun autre de mes fils ne mettrait plus les pieds à Diohine jusqu’à la fin du monde. Les Diohinois peuvent démolir ou même brûler ces bâtiments s’ils le désirent», a fait savoir Serigne Cheikh Ndigal Sène. Qui, voulant montrer qu’il a définitivement tourné cette page, a laissé entendre que même si par hasard il devrait un jour passer par Diohine, il allait fermer ses yeux jusqu’à sortir du village.
Se mettant dans la posture d’un apôtre de la paix, le marabout a dit également accorder son pardon à tout le monde et ne souhaiterait, ni lui ni son fils, être mêlé à une quelconque action judiciaire qui pourrait découler des malheureux évènements qui se sont dernièrement produits à Diohine. «Si Cheikh Ahmadou Bamba a pu pardonner à ceux qui l’ont exilé pendant 7 ans à plus forte raison moi qui n’ai été arrêté par personne. Ici à Ndiambour, j’ai été plusieurs fois calomnié mais je n’ai jamais répondu à la provocation et finalement, les auteurs de ces calomnies sont devenus mes disciples», a-t-il souligné avec humilité. Avant de préciser qu’il n’a aucun problème avec les chrétiens, bien au contraire. La preuve, indique-t-il, de nombreuses autorités de confession chrétienne lui ont apporté du «sucre» au début de ce mois de Ramadan. Sans compter le fait qu’il ait donné le prénom du prophète Insa à un de ses fils et celui de sa mère, Mariama, à une de ses filles. «Un bon musulman ne peut pas haïr un chrétien puisque l’histoire nous a appris que lorsque les musulmans avaient été persécutés en Arabie, le Prophète Mouhamed (Psl) leur avait recommandé de se rendre en Ethiopie auprès du roi chrétien Nadiassiou qui leur avait donné l’hospitalité», a rappelé le guide religieux.
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