L’apparition de la gourme, une maladie équine bactérienne des foies respiratoires extrêmement contagieuse et potentiellement mortelle, à Thiès, inquiète les autorités administratives qui ont alerté le ministère de l’Elevage et des productions animales. Selon son Conseiller technique n°1, Khadim Guèye, qui présidait, ce week-end, à Thiès, la cérémonie de remise de certificats de formation à 10 nouveaux maréchaux-ferrants, toutes les dispositions ont été prises pour circonscrire la maladie. «Il s’agit d’une maladie que le ministère connaît et qui intervient chez le cheval. C’est une maladie infectieuse, contagieuse et grave qui apparaît de temps en temps sous forme d’une épidémie. C’est pourquoi nous remercions le gouverneur de la région de Thiès, qui dès qu’il l’a appris, a donné des instructions à ses services compétents, notamment le service régional de l’élevage, pour enclencher les investigations nécessaires et les traitements», s’est félicité le conseiller technique. Et de rassurer : «Nous, au niveau du ministère, nous attendons les confirmations du labo sur les prélèvements qui ont été faits. La direction des services vétérinaires qui s’occupe de cette question au niveau national est présente et nous rendrons compte au ministre.» Pour dire, selon lui, que «toutes les dispositions nécessaires ont été prises».
10 jeunes formés en maréchalerie
Revenant sur la cérémonie de remise de certificats d’aptitude aux fonctions de maréchal-ferrant à 10 jeunes qui ont subi une formation, sur ce dit nouveau métier, à Thiès, pendant 9 semaines, Dr Guèye de signaler que cette formation revêt une grande importance. Ce d’autant, indique-t-il, le rôle économique du cheval, considéré comme un outil de travail dans le transport, la traction et l’approvisionnement en eau aussi bien en ville qu’en milieu rural. Les chevaux, les ânes et les mulets, pour être opérationnels, doivent, selon lui, être bien portants des pieds, grâce à une bonne pose des fers au sabot. «Pas de pied pas de cheval», dit le jargon. Un nouveau métier à promouvoir, selon le président régional de l’Afrique de l’Ouest de l’Ong britannique Brook, Emmanuelle Broussard, partenaire de cette formation, qui entend développer un curriculum avec le ministère de la Formation professionnelle pour le bien-être des équidés. «L’objectif de notre Ong, c’est le bien-être animal plus particulièrement appliqué aux équidés. Ce sont ces chevaux, ânes et mulets, qui font le transport et la traction. Et qui dit transport ou traction dit pied. Il est important donc que ces animaux aient des pieds en bonne santé et des sabots aux normes. Et pour que ces sabots soient aux normes, il faut qu’il y ait des professionnels que l’on appelle les maréchaux-ferrants qui puissent s’en occuper», explique M. Broussard, qui fera noter que «la maréchalerie est un métier en Europe, la formation dure au moins quatre années. Mais dans nos pays en voie de développement, ce sont souvent des métiers traditionnels. Donc il était important pour nous d’assister le ministère de l’Elevage à faire en sorte que ces maréchaux-ferrants locaux aient les mêmes compétences où en tout cas des compétences qui leur permettent de soulager les pieds des équidés». Et de penser devant les acteurs de la filière, du Cng, des techniciens…que ladite formation «doit sortir effectivement du cadre traditionnel, parce que ce sont souvent les forgerons où les artisans qui font ce métier. Mais ça devrait être une profession. Nous avons démarré la discussion avec le ministère de la Formation professionnelle, et plus particulièrement la Direction de l’apprentissage, pour développer un curriculum qui permettrait que les écoles de formation s’approprient cette formation en maréchalerie et puissent former des professionnels, des gens qui sont instruits et alphabétisés et qui sont également en mesure de délivrer des formations ou des prestations de qualité». Ce d’autant que les chiffres fournies lors de la cérémonie indiquent qu’au Sénégal, on compte un million d’équidés dont 550 mille chevaux et 450 mille ânes.
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