Hier, la caravane de la campagne «Combattons le péril plastique» était aux marchés Castor, Hlm et Tilène. Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall, a informé et sensibilisé les utilisateurs des sachets plastiques sur leurs effets néfastes sur l’environnement.

Le marché Castor s’est réveillé ce mardi avec son ambiance habituelle. Après ses achats, Oumy Ngom sort d’un magasin avec des sachets plastiques en main. Elle tombe nez à nez sur la délégation de la campagne «Combattons le péril plastique». Le ministre Abdou Karim Sall l’invite à abandonner ses sachets. Et ses condiments seront versés dans un sachet en tissu de couleur noire. A l’image de Oumy Ngom, les commerçants qui offrent les sachets ont été sensibilisés par le ministre de l’Environnement et du développement durable sur leurs effets néfastes sur l’environnement de manière générale. Le marché, tout comme les différentes artères du quartier, est jonché de plastique de toutes sortes. Après Castor, la caravane a pris la direction du marché Hlm. Ici, les marchands ambulants, comme à l’accoutumée, bravent la chaleur, hèlent les passants pour écouler leurs articles. Le marchandage va dans tous les sens. Les clients se faufilent entre les étals à la recherche de leur besoin. Pendant ce temps, le ministre suit tranquillement les agents des Eaux et forêts qui lui frayent un chemin dans ce capharnaüm où se mêle l’odeur des eaux usées et du poisson.
Comme au marché Castor, Abdou Karim Sall a servi la même leçon environnementale aux occupants du marché Hlm. Cette campagne, selon lui, sert d’information et de sensibilisation en direction «des populations afin qu’elles comprennent qu’en utilisant les sachets plastiques, on dégrade notre environnement, on crée une pollution visuelle, on dégrade l’agriculture, l’élevage et on crée également sur le plan de la santé beaucoup de risques pour les populations». Au Sénégal, pourtant depuis 2015, il existe la loi 09-2015 du 4 mai qui interdit l’utilisation, la production et la vente des sachets plastiques à faible micronnage. Cependant, le ministre de l’Environnement reconnaît que «le périmètre de la loi actuelle ne nous permettra pas d’éradiquer de manière systématique ou définitive la présence des sachets plastiques sur notre territoire national». Et il informe d’ailleurs qu’ils travaillent sur la mise en place d’une nouvelle loi qui va permettre d’étendre le périmètre d’application en termes d’interdiction de ces sachets. Il annonce que la mouture qui sera proposée dans les jours à venir permettra d’étendre le périmètre d’application, mais également de mettre l’ensemble des sachets qui aujourd’hui constituent les plus grands polluants dans le périmètre d’application de cette loi. D’après le ministre, sur les 4 000 tonnes de déchets collectés à Dakar, les 78% sont des sachets plastiques mais, dit-il, «si on lutte efficacement contre les sachets plastiques, nous allons atteindre très rapidement ce qu’il convient d’appeler le programme zéro déchet».