Je suis en train de rechercher la vidéo dans laquelle notre téméraire Premier ministre Ousmane Sonko disait que les Sénégalais ont l’habitude dans leurs luttes, de faire reculer les pouvoirs par leur cri (il l’avait dit en wolof : «sougnou youkho rek niou reculer»), et que cela ne marchera pas comme ça avec lui.
Qu’est-ce qui a changé ?
A-t-il maintenant peur des youkhous des travailleurs ?
Lorsque les centrales syndicales ont manifesté la volonté d’unir leurs forces pour faire face à l’arbitraire patronal caractérisé par des licenciements massifs de travailleurs avec Cdi, Pastef avait lancé ses troupes contre leurs dirigeants et ils furent attaqués au niveau des réseaux sociaux.
Certains les taxaient même d’être contre le pouvoir et de mener une lutte politique, car avec Macky ils étaient doux, ce qui est archi-faux car le Président Macky a connu toutes sortes de grèves, mais en fin orfèvre, il a su discuter honnêtement et sincèrement avec les syndicats pour maintenir une paix sociale indispensable à tout développement économique.
Même le député Guy Marius Sagna -celui qui, même pour des coqs qui se battaient, organisait une conférence de presse ou déposait sur la table du président de l’Assemblée nationale une question orale- a considéré qu’il devait s’attaquer aux syndicalistes.
L’ancien pouvoir est pointé du doigt comme étant le responsable du gonflement de la masse salariale, comme si nos braves enseignants, médecins et autres n’avaient pas de mérite.
J’ai entendu Cheikh Oumar Diagne, qui est de leur camp, bien théoriser sur les augmentations de salaires, à contre-courant du Sg du gouvernement.
Au moment où le Président Macky Sall acceptait d’augmenter les salaires pour permettre aux travailleurs de vivre décemment, ceux qui nous gouvernent aujourd’hui et qui actuellement crient au scandale, percevaient leurs fonds communs ou de fonction.
Suivez mon regard vers les Impôts et domaines ou la Bceao de Al Aminou, futur bourreau des salaires et autres subventions.

Le pouvoir est contraint au dialogue et veut reculer pour mieux sauter
Il sera très difficile pour les travailleurs de leur faire confiance, car ces gens avaient autre chose dans leur agenda, et c’est là que je réponds au camarade Amadou Mbengue de Rufisque qui, dans sa dernière publication, s’interrogeait sur le fait que nos dirigeants actuels, démocratiquement et largement bien élus, continuent de demander aux Sénégalais de leur faire confiance.
La réponse : ils sont conscients d’une perte de confiance progressive de la part du Peuple à cause du vécu de la première année de pouvoir.
Un pouvoir qui croit au dialogue social n’attend pas d’être mis dos au mur pour appeler aux négociations. J’ai peur que nous fassions face à une manœuvre politique qui ne dit pas son nom, mais j’ai entière confiance aux camarades syndicalistes et je suis convaincu que tout en étant raisonnables, ils n’accepteront pas d’être bernés par un pouvoir qui continue à s’accrocher à ses privilèges tout en nous faisant croire qu’il vont réduire leur train de vie.
S’ils voulaient le faire, pourquoi ils n’avaient pas commencé par ça au lieu de meubler les agences et autres directions en y installant leurs partisans, de recruter (je ne cesserai de le dire) des chargés de mission sans bureau ni mission.
Mais mieux vaut tard que jamais ! Et s’ils ont vraiment de bonnes intentions, le Pit Sénégal, notre parti, convergera dans ce sens, à la lumière des propositions contenues dans son dernier communiqué. Je cite :
«Des solutions existent pourtant. La première relève du bon sens : le gouvernement doit descendre de son piédestal, accepter d’engager un dialogue avec les travailleurs, leurs organisations et, plus largement, avec l’ensemble des citoyens sénégalais, pour rechercher les meilleures réponses aux problèmes actuels. La deuxième est tout aussi évidente : le gouvernement doit réduire le train de vie de l’Etat, en commençant par la présidence de la République, la Primature, l’Assemblée nationale et les nombreuses agences budgétivores dont certaines sont de surcroît inutiles. Enfin, une troisième solution s’impose : la reddition des comptes, nécessaire et opportune, ne doit pas être détournée en réglements de comptes, au risque de transformer le pays en une zone de non-droit et de tension permanente. Dans un monde ouvert, chaque signal envoyé est determinant.»
Idrissa SYLLA
PIT-Sénégal New York
idrissasylla902@gmail.com