El Hadji Saliou Diouf n’a pas digéré la peine qui lui a été infligée par le premier juge. Pour sortir son ami d’une situation, l’auxiliaire de gendarme avait simulé une arrestation en permettant à ce dernier de partir avec les 17 millions de la plaignante. Condamné à 2 ans de prison dont un an ferme, il a interjeté appel. Mais le Parquet général a requis la confirmation. La décision sera rendue le 17 juillet.

L’auxiliaire de gendarmerie, El Hadji Saliou Diouf, avait été condamné en première instance à 2 ans de prison dont un an ferme. Il était poursuivi pour «association de malfaiteurs et escroquerie». Non satisfait de cette décision, il a interjeté appel pour clamer son innocence. Pourtant, il n’est pas blanc comme neige. De concert avec ses amis, il a posé un lapin à la partie civile pour l’escroquer de la somme de 17 millions de francs. En fait, cette dernière avait passé une commande de tissus auprès du commerçant Modou Sène pour le montant sus indiqué. Ainsi, il lui a donné l’assurance que son ami malien allait lui trouver la quantité voulue. Mais à défaut de livrer à la dame la marchandise, il lui a faire croire qu’il a perdu l’argent dans une station-service.
La plaignante, qui ne croyait pas à cette version, est allée trouver le commerçant et ses compères en menaçant de les traduire devant la loi. C’est ainsi que Modou Sène a appelé El Hadji Saliou Diouf, qui se trouve être un auxiliaire de gendarme. Il lui a demandé de le tirer d’affaire en faisant mine de les arrêter. Quand ce dernier, habillé d’un treillis et d’un tee-shirt de la gendarmerie, a débarqué à l’endroit où ces faussaires étaient surveillés par la dame, il a fait irruption dans la chambre comme le lui avait suggéré son ami. Cinq minutes après, Touba est entré aussi dans la chambre. Et pour jouer le jeu, l’auxiliaire gendarme a fait du bruit, puis a administré une gifle à son ami comme s’il ne le connaissait avant de faire semblant de le menotter. Une fois en dehors de la chambre, il a laissé son ami partir tranquillement.
Interpellé par la victime, il a argué que ce dernier s’est échappé. En guise de récompense, il a reçu la somme de 600 mille francs des mains du commerçant Modou Sène. Mais la plaignante, qui n’est pas née de la dernière pluie, s’est vite rendu compte qu’elle venait de se faire avoir avec la complicité de l’auxiliaire de gendarme. Sur ce, elle a porté plainte contre ce dernier pour «escroquerie et association de malfaiteurs».
Devant la barre, il a tenté d’atténuer sa responsabilité en soutenant que son ami a sollicité ses services pour le tirer d’affaire. Mais qu’il ignorait tout du deal. Des déclarations battues en brèche par le Parquet général qui lui a rappelé sa déposition devant le premier juge où il avait dit que son ami lui avait expliqué le modus operandi. Et quand il est entré, il lui a administré une gifle puis a fait semblant de le menotter avant de le libérer une fois dehors, lui a rappelé le parquetier avant de requérir la confirmation de la peine de la première instance et 2 ans de prison ferme contre ses complices qui étaient absents à la barre.
L’avocat de la partie civile a abondé aussi dans le même sens. Ce qui n’est pas le cas pour le conseil de la défense. Selon Me Thiam, la somme de 600 mille francs n’a pas été remise à son client. Mieux, poursuit-il, le prévenu n’a jamais rencontré la dame. Il n’a jamais été aussi prouvé que El Hadji Saliou Diouf connaissait le lieu de la transaction, ajoute la robe noire avant de plaider l’infirmation. Son client sera situé sur son sort le 17 juillet.
justin@lequotidien.sn