La société automobile Cfao réclame à ses anciens employés, la somme de 300 millions de francs. Elle les poursuit pour complicité d’escroquerie et faux usage de faux. Les prévenus seront édifiés le 26 juillet prochain.

Condamnés en première instance  à 2 ans dont 6 mois ferme pour complicité d’escroquerie et faux usage de faux et à payer la somme de 50 millions de francs en guise de dommages et intérêts, Néné Pathé Bâ et Ibrahima Demba Niome étaient hier devant la Cour d’appel. Leur comparution fait suite à l’appel interjeté par la partie civile sur les intérêts. Selon Me Pape Leïty Ndiaye, Mar Diop dit Bro, qui est aussi partie civile dans cette affaire, a réclamé à la société Cfao la somme de 100 millions de francs d’intérêts. Un montant que l’avocat trouve trop excessif. Et de l’avis de la robe noire, Mar Diop ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude. «Quand il achète des véhicules, dit-il, au lieu de libeller les chèques au nom de Cfao, il les libelle plutôt au nom d’un des agents qui va retirer l’argent et le reverser à Ibrahima Sall qui lui donne en retour sa commission.» Estimant que le préjudice causé à la société est énorme, Me Ndiaye a réclamé la somme de 300 millions de francs en sollicitant la condamnation de tous les prévenus. Lesquels ont tous nié les faits. Si le Parquet a requis la confirmation, les avocats de la défense ne sont pas du même avis.  Selon Me Lenine So qui défendait les intérêts du sieur Mar Diop, il n’est pas interdit de payer par chèque. «Ils ont vendu une quarantaine de véhicules. Une trentaine de véhicules sont mutés et une dizaine font l’objet de mutation», a-t-il précisé avant d’ajouter que Ibrahima Sall a agi es-qualité. Et c’est la société Cfao qui a estimé qu’il a outrepassé ses prérogatives. L’avocat demande à ce que le premier jugement soit infirmé et que la Cfao soit déclarée civilement responsable et paie la somme de 100 millions et que le reste des véhicules soit mutés. Selon Me Abdou Dialy Kane, qui défendait les intérêts de Ibrahima Demba Niome, il y a une justice à rendre dans ce dossier. A l’en croire, Ibrahima Demba Niome n’a vendu que deux épaves pour un million de francs. Ainsi l’avocat trouve excessive aussi la somme de 300 millions qui lui est réclamée.  Selon toujours Me Kane, il n’est pas discuté que que Ibrahima Sall avait le pouvoir de vendre les véhicules et qu’aussi aucune transaction n’a été faite en dehors de la Cfao. Suffisant pour l’avocat de plaider la relaxe de son client. Une demande aussi formulée par Me Bamba Cissé pour le compte de Néné Pathé Baldé, qui est l’assistante de Ibrahima Sall, cerveau présumé de l’affaire, qui est en fuite.
C’est suite à l’arrivée du nouveau directeur administratif et financier, en mai 2011, que les prévenus ont connu ces ennuis. Et fait, dès sa nomination, Philippe Coquelin a invité Ibrahima Sall à un inventaire physique. Il tenait à  faire le point sur le nombre de véhicules que dispose  l’entreprise. C’est ainsi qu’il a fixé à Ibrahima Sall un délai de quelques jours. 2 mois après, Coquelin n’a reçu aucune réponse. A la place d’un inventaire, M. Sall a plutôt présenté une lettre de démission au Directeur général, tout en lui annonçant la disparition de 13 véhicules.
En procédant à l’inventaire, M. Coquelin a découvert qu’en réalité 53 véhicules avaient disparu du parc automobile de la société, qui en comptait 75. Pour maquiller son présumé forfait, à chaque fin d’année, Ibrahima Sall, qui est en fuite, demandait à son assistante Néné Pathé Baldé de renouveler des contrats à des clients fictifs, notamment ceux qui s’étaient soumis à des contrats de location à longue durée.
En procédant de la sorte, il a réussi à vendre la plupart des véhicules au patron de «Rms« automobile Mar Diop dit Bro. Ce dernier a confié avoir acheté entre 2009 et 2011, 16 véhicules à des prix variant entre 5 millions et 20 millions. L’affaire est mise en délibéré au 26 juillet prochain.
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