La Présidentielle en Gambie, prévue le 4 décembre prochain, est très attendue. Cette élection, la première depuis la chute de Jammeh en 2016, sera une occasion de consolider le processus démocratique. Pour y arriver, le chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel compte faire signer aux candidats un code de bonne conduite, dans lequel ils vont s’engager «à respecter les résultats des élections».Par Dieynaba KANE

– Pour une Présidentielle apaisée en Gambie, le représentant du Secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel a annoncé l’initiative de faire signer «un code de bonne conduite» aux partis politiques et aux candidats de ce scrutin, prévu le 4 décembre prochain. D’après Mahamat Saleh Annadif, les candidats devront, avec ce code de conduite, s’engager «à respecter les résultats des élections mais aussi que les contestations se fassent par voie judiciaire». Lors d’une conférence de presse hier, M. Annadif a rappelé que «beaucoup de crises sont provoquées par des élections, parce que les résultats ne sont pas acceptés». D’après lui, «pour réussir des élections, il faut des approches consensuelles en amont, que les acteurs politiques s’entendent sur les règles du jeu et s’engagent à les respecter». Le chef du Bureau de Nations unies de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel suit de près la situation en Gambie, qui s’est engagée dans un processus démocratique, après la chute de Yahya Jammeh en 2016. «Pour consolider la démocratie et dire que ce processus est irréversible, nous devons les accompagner, pour que ces élections puissent réussir et qu’on assiste, pour la première fois, à une passation du pouvoir de façon démocratique, que cela soit pour celui qui sera reconduit ou qu’il y ait un autre président. C’est un processus qui va nous permettre de dire qu’il y a eu 2016 et 2021, que cette démocratie puisse être consolidée, qu’on puisse oublier ce qui s’est passé du temps de Yahya Jammeh», a-t-il fait savoir.
Le cas du Burkina Faso, qui fait face à une période difficile avec des attaques, a été aussi évoqué par M. Mahamat Saleh Annadif. Analysant la situation de ce pays, il souligne qu’il «ne faudrait pas se déconnecter avec ce qui se passe au procès». Et d’ajouter : «Il se passe un procès impliquant beaucoup d’acteurs, j’estime que, dans notre analyse, nous devrons aussi intégrer cela. J’appelle à la sagesse de la Société civile, des acteurs, pour éviter qu’un pays comme le Burkina Faso puisse tomber dans une crise, comme ce qui se passe ailleurs.»
Pour ce qui est de la Guinée, le représentant du Secrétaire général des Nations unies soutient qu’il suit la situation «en coordination avec l’Union africaine, la Cedeao et les autres partenaires, pour accompagner cette transition», qu’ils souhaitent «pacifique, inclusive, mais aussi qui aboutira à l’organisation d’élections libres et transparentes». «Nous avons toujours encouragé à pouvoir agir, pour faire en sorte que l’ordre constitutionnel puisse revenir le plus rapidement possible. Nous étions de ceux qui ont dit qu’il faut des délais raisonnables par rapport à la Guinée. Pour le moment, la Guinée n’a pas présenté un chronogramme pouvant mener à des élections. C’est l’une des principales revendications de la Cedeao, lors du dernier sommet du 7 novembre, en plus de l’exigence de la libération de Alpha Condé», a-t-il déclaré. S’agissant du Mali, M. Annadif espère qu’une solution sera trouvée, vu les «derniers développements». Selon lui, les autorités maliennes semblent prendre «au sérieux les décisions de la Cedeao et elles vont s’acheminer vers une sortie de crise». Et d’ajouter: «C’est important que les autorités maliennes puissent avoir la sagesse et l’intelligence de proposer quelque chose.»
Les problèmes sécuritaires, avec la menace terroriste et la piraterie, ont été aussi abordés lors de cette rencontre. Pour faire face à cette insécurité, M. Annadif, qui informe que les «cellules dormantes existent au niveau des différentes frontières», estime «qu’il faudrait une action conjuguée». «C’est pour ça que nous nous sommes réjouis de l’initiative d’Accra, une vision régionale pour faire face à cette menace», a-t-il insisté.
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