Appel – Procès renvoyé au 1er décembre : Khalifa dénonce une volonté de perturber la campagne électorale de Barth’
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Barthélemy Dias n’a pas déféré hier à sa convocation devant la Cour d’appel de la 3e chambre du Tribunal correctionnel. Le maire de Mermoz, pris dans les embouteillages, selon son avocat, a vu son procès renvoyé au 1er décembre. Le leader de Taxawu Dakar, Khalifa Sall, y voit une volonté de nuire à la préparation de leur candidat à la campagne électorale.Par Justin GOMIS
– Le maire de Sicap Mermoz, Barthélemy Dias, avait déclaré qu’il ne déférerait plus à une autre convocation si son audience faisait encore l’objet d’un renvoi. Eh bien, son procès a été renvoyé hier pour une nouvelle date, depuis que cette affaire est venue au rôle en 2018. Il reste à voir maintenant si Barthélemy Dias, absent de l’audience sous prétexte qu’il a été pris dans les embouteillages, comme l’a mentionné son avocat, joindra l’acte à la parole.
En fait, cette affaire de la fusillade, dont la mairie de Mermoz-Sacré Cœur a été le théâtre en 2011 et qui a mis en cause Barthélemy Dias, a été évoquée hier devant la 3e chambre de la Cour d’appel. Malheureusement, elle n’a pas été débattue dans le fond, pour la simple raison que le prévenu Siby, qui était d’ailleurs le seul parmi les 15 prévenus à se présenter à la barre, n’avait pas d’avocat pour assurer sa défense. Ayant émis le souhait d’être assisté par un conseil, le juge a décidé de renvoyer le procès à la date du 1er décembre pour plaidoiries.
Mais, cette décision n’a pas rencontré l’assentiment des souteneurs du maire de Mermoz-Sacré Cœur. Ils pensent que cette date n’est pas innocente et qu’il y a une volonté manifeste de l’Etat, de compromettre la campagne électorale de Barthélemy Dias. «Nous ne sommes pas satisfaits de la date proposée. Le 1er décembre, Barthélemy sera en pleine pré-campagne électorale. Certes, la requête du renvoi n’émane ni de lui ni de ses conseils. Ce sont les autres prévenus, qui n’avaient pas d’avocats, qui ont demandé le renvoi. Mais le 1er décembre est une très mauvaise date», a indiqué Khalifa Sall, venu soutenir son poulain.
A l’en croire, c’est l’Etat et la justice qui sont à la manœuvre. «Je l’avais dit et je le répète, en la matière, dans les démocraties consolidées, la justice s’interdit d’interférer dans le jeu démocratique. C’est ce qui se passe partout. Cette décision nous conforte dans notre conviction que ce qu’ils veulent, c’est essayer de neutraliser Barthélemy, à défaut de chercher à l’intimider. Ce qu’ils cherchent, c’est de perturber sa campagne, essayer de se donner des moyens supplémentaires de gagner Dakar», a-t-il dénoncé. Avant de rassurer que «c’est vain, illusoire et utopique», car «ils ne gagneront jamais Dakar», a-t-il dit avec beaucoup de conviction. Revenant sur l’absence de Barthélemy Dias à la barre, Khalifa Sall a indiqué que ce dernier était bien en route pour le Tribunal quand il a appelé pour prendre de ses nouvelles. Ce qui l’a amené à préciser que «ce n’est ni à l’initiative de Barthélemy ni à celle de ses conseils» que le procès a été renvoyé, mais plutôt du prévenu Siby qui souhaiterait l’assistance d’un avocat. «Quand un prévenu se présente à la barre sans avocat, on ne peut pas le juger, surtout quand il demande à être assisté», a-t-il dit.
A l’intention du Procureur général qui avait sorti un communiqué pour dire que la date de l’audience avait été arrêtée bien avant, Khalifa Sall a rappelé que «la date des élections a été prévue aussi bien avant». Il a poursuivi pour dire : «S’ils étaient dans cette posture d’éthique et de non-implication dans le jeu démocratique, ils n’allaient pas arrêter cette date, mais attendre la fin des élections.» Pour lui, juger M. Dias à la date du 1er décembre revient à perturber sa préparation pour la campagne électorale. Et ils ne comptent pas laisser cette pression sur leur candidat pour la Ville de Dakar.
Cependant, Me Khoureichi Ba, un des avocats de Barth’, n’y voit aucun inconvénient. «Toute date que la justice fixe nous convient. Nous sommes des acteurs de la justice», a-t-il déclaré.
justin@lequotidien.sn